Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Inégalité salariale : et si c’était un choix ?

Inégalité salariale : et si c’était un choix ?

par
178 vues

On ne réforme pas le marché du travail en lui donnant de l’air. On préfère s’attaquer aux inégalités… salariales en créant une nouvelle usine à gaz. De quoi s’agit-il ? Si nous avons bien compris, car c’est une « innovation » selon la ministre Muriel Penicaud, un outil, basé sur cent points, mesurera quatre critères pour les entreprises de 50 à 250 salariés et cinq critères pour les plus grandes. Une entreprise vertueuse qui aurait gommé tout écart de salaire se verra attribuer la note maximale sur ce premier indicateur, soit 40 points. En augmentant le salaire d’autant de femmes que d’hommes, 20 points de plus lui seront attribués. Si elle atteint la parité en matière de promotion, elle gagnera 15 points supplémentaires (seulement pour les grandes entreprises). Même gain si elle accorde un rattrapage à ses salariées rentrant de congés de maternité, dès lors que des augmentations ont été données en leur absence.

Enfin, si cette entreprise modèle en matière d’égalité salariale compte au moins quatre femmes dans les dix plus hautes rémunérations, elle se verra accorder 10 points supplémentaires et totalisera le maximum des 100 points.

Non, ce n’est pas un jeu pour enfants à l’approche de Noël. C’est bien un Index qui attribuera des points aux entreprises ou en enlèvera, avec sanctions à la clé. Ces points seront calculés via les logiciels de paie. Les entreprises ayant désormais une obligation de transparence, celles qui comptent plus de 250 salariés devront publier leur note globale le 1er mars 2019 et celles qui en comptent plus de 50, un an plus tard. Elles disposeront toutefois de trois ans pour se mettre en conformité. Après cette date, elles seront passibles de pénalités financières, jusqu’à 1 % de la masse salariale ! Cela va donner du travail à une bonne flopée de fonctionnaires.

Avant de lancer son « jeu », pardon son Index de points, le gouvernement aurait pu être mis au courant d’une étude qui contredit les progressistes et les idées reçues selon lesquelles la différence de rémunération entre hommes et femmes devrait être corrigée par le gouvernement. Réalisée par Valentin Bolotnyy et Natalia Emanuel, économistes à Harvard, à partir des données de la Massachusetts Bay Transportation Authority, elle offre des preuves convaincantes que les choix et les priorités des femmes expliquent en grande partie cette disparité.

Dans cette société publique de transport, le salaire horaire est le même pour les hommes et les femmes à poste égal, hommes et femmes respectent les mêmes règles et bénéficient des mêmes avantages. Les travailleurs sont promus en fonction de leur ancienneté et non de leur performance. Les travailleurs masculins et féminins de la même ancienneté ont les mêmes options en ce qui concerne les horaires, les itinéraires, les vacances et les heures supplémentaires. En vertu de règles de travail aussi rigides, il est impossible d’accorder un traitement préférentiel aux hommes.

Pourtant, les deux économistes ont constaté que les hommes font 83 % d’heures supplémentaires de plus que les femmes, qu’ils prennent 48 % de jours de congés médicaux de moins que les femmes et que les personnes (hommes ou femmes) sans enfants sont deux fois plus nombreuses à vouloir travailler plus. De même, les femmes sont largement majoritaires pour ce qui est des congés sans solde.

Vouloir l’égalité à tout prix c’est effacer les préférences et les priorités de chacun. Punir les entreprises c’est faire hésiter les chefs d’entreprise lorsqu’il s’agit d’embaucher. Et les faire beaucoup réfléchir avant d’embaucher une femme.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

1 commenter

YVES BUCHSENSCHUTZ 27 novembre 2018 - 11:43 am

Projets de vie et carrière, donc rémunération
Ayant eu à gérer de nombreux jeunes, hommes ou femmes, en particulier dans la filière marketing, assez homogène en mass market (assistant, chef de produit, chef de groupe, directeur marketing) je n'ai pu que constater que vers 35 ans environ, les femmes priorisent d'abord la création d'une famille et la maternité alors que les hommes cherchent à consolider et développer leur carrière. Ceci bien que les femmes soient souvent plus brillantes et consciencieuses avant cet âge. Et il y a bien entendu de – brillantes – exceptions. Sans valeur statistique mais conforte l'idée que chacun choisit sa vie.

Répondre