Passé inaperçu, le référé (mai 2022) de la Cour des comptes consacré aux dépenses de fonctionnement de la Caisse des dépôts et consignations est plein d’enseignements. Il s’agit du deuxième référé de la Cour après celui de 2017. Rappelons que la Caisse des dépôts est une institution financière à statut unique, fondée en 1816, devenue aujourd’hui le premier groupe financier public français à exercer des activités dites « d’intérêt général » comme la gestion d’une partie de l’épargne (livrets A, LDDS), le financement de projets publics et privés, les investissements dans les entreprises, la gestion de logements sociaux et des pensions, dont celles des fonctionnaires territoriaux. Avec 62 milliards d’euros de fonds propres (2021), la CDC affiche un bilan de plus de 1242 Mds d’euros. Elle brasse donc des milliards de fonds publics et privés. La moindre des choses c’est qu’elle soit exemplaire dans son organisation et qu’elle respecte sa devise : « Ensemble, faisons grandir la France ! ».
Or, selon la Cour des comptes, ce n’est pas vraiment le cas. Dans son référé de 2016, la Cour avait déjà noté le beau dynamisme des dépenses de fonctionnement de l’établissement qui avaient augmenté de 23 % entre 2007 et 2015, à cause notamment d’une masse salariale en très forte progression, et parce qu’elles étaient très mal maîtrisées. Malgré les recommandations de la Cour, ce poste a continué à augmenter à un rythme de 3 % par an entre 2015 et 2021.
Les frais de personnel, qui représentaient près de 60 % du budget de l’établissement en 2020, ont progressé de 14,9 % pendant la période 2015-2020 (la masse salariale avait augmenté de 35 % entre 2007 et 2015). De même, la Cour avait noté, en 2016, que l’intéressement constituait une part croissante de la masse salariale et que les critères de déclenchement n’étaient pas assez strictes. Elle avait donc recommandé de stabiliser le taux de masse salariale consacré à l’intéressement. Il a pourtant continué de croître, jusqu’à 7,25 % en 2020. Ce phénomène a été encore amplifié par des majorations dites exceptionnelles de 0,5 % liées à la crise sanitaire en 2020 et 2021. Dans le même temps, les objectifs assignés pour le versement de l’intéressement ont été atteints, ou presque, malgré des exigences renforcées à partir de 2016. Ce qui veut peut-être dire qu’ils avaient été fixés trop bas.
Selon le référé de 2016, les salaires à la CDC sont, en moyenne, de 30 à 70 % plus élevés que ceux des fonctionnaires au ministère de l’Economie et des Finances. Un système très important d’indemnités et de primes (y compris pour les conjoints) est prévu. La CDC peut aussi verser un montant de 5 000 € bruts au conjoint, employé ou non par l’établissement, pour faciliter son installation ou la recherche d’un emploi. Ces privilèges n’ont pas disparu et la Cour des comptes recommande, en mai 2022, de nouveau, « la maîtrise de la part de la masse salariale ». « Ensemble », la feront-ils baisser?
Et si l’Etat ne s’occupait plus des finances des entreprises privées ? La CDC pourrait alors disparaître ou quasiment. L’économie française s’en porterait sans doute mieux
6 commentaires
Lorsqu’on gère des fonds publics, c’est-à-dire l’argent du contribuable, on peut être généreux. Et à l’abri de la sanction économique d’une gestion débridée, pourquoi se gêner.
Ce machin incontrôlable autant que gargantuesque, as-t’il sa raison aujourd’hui ? L’administration des Finances Publique, pléthorique également, ne pourrait-elle pas faire le job en trouvant une partie des ressources humaines en son sein? N’y a-t-il pas redondance, comme on sait faire en France?
C’est bien facile de faire l’amalgame Etat gouvernement! c’est comme avoir une belle voiture et un moteur poussif, pensez-vous que votre automobile se comportera bien sur la route?
Ou est le peuple souverain? voyez le résultat avec l’Europe.
Avant Mitterrand l’inflation était à plus de 14% il a pris le gouvernement et a jugulé cette inflation ! Alors l’état est-il responsable de l’inflation?
Visiblement, vous avez oublié la catastrophe économique de 1981-83…
C.D.C. en version très courte, . .. ….,
Après les diaboliques transferts de richesse permis par les Assignats; l’Etat essaye de trouver une respectabilité en remboursant tous les ans une part de ses Dettes. Il reprend avec 100 à 150 ans de retard une « idée » des industriels du textile, aussi, en 1800, l’Etat crée une caisse d’amortissement.
Après les dramatiques ruines dues à Napoléon, en 1816 la C.D.C. s’appuie sur » l’argent des no-terres » . Depuis le plus souvent, elle est toujours plus ou moins en retard sur le plan conceptuel.
Mais, désolé, surtout elle est très mal gérée vs le Pays:
– son levier est supérieur à 20 ( 62 x 20 = 1240 ) la norme est à 10 ( grandes différences entre les banques US autour de 10 et l’Europe autour de 35 ( = quasi faillite ) avec des cas supérieur à 50 . .. …., ).
– une masse salariale style festival de Cannes ( dans une banque la V.A. est autour de 70 % et la masse salariale autour de 55 % de la V. A. ) soit 40 % du budget et NON 60 % bonjour les dégâts pour nous, et les très juteux profits pour eux !. C’est du véritable sévice – pardon – service public, et cela depuis plus de deux siècles.
– décide qui est à la mode, entreprises, artistes, . .. ….,
Bien entendu, compte tenu de ses brillants état de services, elle donne le – la – aux entreprises privées qui payent très cher ses très lourdes erreurs.
Cette Dispendieuse Confrérie doit comme le dinosaure disparaitre.
Il ne faut pas rêver les fromages sont trop nombreux.
Cela me rappelle curieusement l’article de Thierry Benne relatif aux 4000 euros par mois que reçoivent indument les membres du Conseil Constitutionnel. Ceci,depuis 20ans et la réponse est: « circulez il n’y a rien à voir ». Même la Cour des Comptes n’y a rien vu ! Monsieur Benne n’a pas l’habitude d’écrire n’importe quoi et sans preuves !!!
Je voudrais simplement avoir la liste nominative de tous les salariés de la Caisse des Dépôts avec les salaires et avantages liés. C’est facile avec un simple tableur « Excel ». Je suis sûr que nous serions surpris du nom de chacun avec ancienne fonction ou relation familiale ou amicale de cette liste. Nous sommes au royaume d’UBU ou des FOUS, c’est le seul choix qui nous reste !!!