France
L’Assemblée nationale a rejeté hier après-midi deux motions de censure déposées par LFI et le RN, qui entendaient dénoncer la situation budgétaire du pays à six jours des élections européennes. La motion LFI, soutenue par la gauche et le RN, a recueilli 222 voix, loin de la majorité absolue de 289 suffrages nécessaire pour faire tomber le gouvernement de Gabriel Attal. Celle du RN n’a rassemblé que 89 voix. Ces deux motions devaient censurer les coupes budgétaires du gouvernement de 10 milliards d’euros par décret au mois de février, sans soumettre un projet de loi de finances rectificative au Parlement.
Certes, la gestion des dépenses publiques par le gouvernement est déplorable, comme l’illustrent la dégradation, vendredi, de la dette française par l’agence de notation S&P, à AA-, pour la première fois depuis 2013, ainsi que le dérapage surprise du déficit, à plus de 5 % du PIB l’an dernier. Ces deux motions ne manquent toutefois pas de sel du fait qu’elles émanent de deux partis dont toute la doctrine économique est fondée sur des dépenses publiques encore plus importantes que celles enregistrées actuellement, qui classent pourtant déjà la France au premier rang mondial en proportion du revenu national, juste devant le Danemark. Rappelons que les gouvernements français, dont à peu près aucun n’était d’orientation libérale, n’ont jamais présenté un budget à peu près à l’équilibre depuis 1980.
Mexique
Claudia Sheinbaum, élue triomphalement à la présidence du Mexique dimanche, avec un score de 58 %, va avoir fort à faire pour réduire la criminalité record, marquée par trois meurtres par heure, qui frappe ce pays en raison notamment des narcotrafiquants au poids hallucinants, puisqu’ils constitueraient collectivement le cinquième employeur du pays. Elle a promis une « impunité zéro » mais semble croire possible de s’attaquer au trafic de drogue en réduisant la pauvreté et le chômage des jeunes, ce qui part d’un bon sentiment mais n’est probablement pas efficace, les motifs du trafic et du recrutement des jeunes étant plus complexes que cela. La présidente élue compte aussi continuer à verser des aides directes à 25 millions de Mexicains dans un contexte budgétaire qui se dégrade. En revanche, elle tient un discours convaincant sur l’attrait des investissements étrangers, misant sur le « nearshoring », la relocalisation le long de la frontière avec les Etats-Unis d’une partie des usines installées en Asie. Le Mexique a enregistré un record d’investissements étrangers l’an dernier, à  36 milliards de dollars, mais, pour prolonger la tendance, le pays devrait améliorer la sécurité et les infrastructures, notamment l’approvisionnement en eau et électricité.
Terres rares
L’Australie a exigé du fonds d’investissement chinois Yuxiao qu’il cède ses parts, qui seraient proches de 20 %, dans l’entreprise minière stratégique Northern Minerals Ldt. Cette mesure peut paraître protectionniste mais s’explique aussi par le fait que cette entreprise est active dans le secteur géopolitiquement sensible des terres rares, ces métaux aux propriétés très particulières qui les rendent incontournables, à faible teneur, dans l’aéronautique, l’électronique, l’informatique et les énergies nouvelles. Ces métaux ne sont d’ailleurs pas si rares que leur nom peut laisser croire mais leur extraction a un coût environnemental élevé et requiert une main d’œuvre abondante pour des travaux pénibles, ce qui explique que, au fil des années, la Chine y a acquis une position hyper dominante au niveau mondial : elle en contrôlerait 90 %, ce qui la mettrait en situation de faire chanter les pays occidentaux. Toutefois, les ingénieurs occidentaux ont élaboré des techniques d’extraction moins polluantes qui ont permis la réouverture de mines, en Californie et Australie notamment…