L’ économiste d’extrême gauche Gabriel Zucman en a rêvé, Les Ecologistes veulent le faire : la « taxe Zucman » sera débattue le 20 février à l’Assemblée nationale. Une proposition de loi rédigée avec le concours de… Gabriel Zucman !
Décidément, les impôts sur les « riches » ont le vent en poupe dans notre pays. Les Ecologistes ont déposé une proposition de loi (n° 768, 7 janvier 2025) instaurant un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Présentée par les deux députées Eva Sas (EELV) et Clémentine Autain (LFI jusqu’en 2024), elle entend créer un « impôt plancher sur la fortune » de la fraction 0,01 % des plus riches, ceux qui possèdent un patrimoine de plus de 100 millions d’euros et ce, afin de s’assurer qu’ils paient au moins 2 % de leur fortune en impôts.
Une proposition de loi verte-rouge
L’exposé des motifs reprend les chiffres donnés par l’économiste d’extrême gauche Gabriel Zucman, à savoir des recettes de l’ordre de 15 à 25 milliards d’euros chaque année… soit tout de même un écart de deux tiers entre ces chiffres !
Les recettes attendues permettraient « aux plus modestes de vivre dignement », ils iraient à « nos services publics en grave souffrance » et ils seraient investis dans la « transition écologique ». Toutefois, il est étrange que notre État providence, le plus étendu de l’univers, ne s’en soit pas déjà préoccupé. Où est donc passé le « pognon de dingue » ?
L’exposé des motifs n’ignore pas l’ampleur du déficit budgétaire, mais il l’impute à la « politique systématique de baisse d’impôt depuis 2017 ». On comprend donc qu’ Emmanuel Macron serait entièrement responsable de ce déficit, ce qui est risible. Plus précisément, la faute en incomberait à la « politique de l’offre qui, en abaissant les impôts des plus fortunés, ne fait que creuser les inégalités ». Un article récent de Jean-Yves Naudet a fait le point sur la notion de politique de l’offre et il a clairement démontré qu’elle n’avait aucun rapport avec la politique que mène le chef de l’Etat.
Pourquoi viser les plus riches ? Deux explications sont données : une liée à la justice, l’autre de nature utilitariste.
- D’abord, les plus aisés ont été les « gagnants de ces sept dernières années ». Or, « notre système d’imposition est régressif pour le 0,1 % les plus riches ». Pourtant, Les Ecologistes, bons princes, ne vont s’en prendre qu’au 0,01 % des plus riches… Ceux qui appartiennent au 0,1 %, est-il encore précisé, « payent, proportionnellement à leurs revenus, moins d’impôts que la moyenne des Français ». Nous avons bien compris que pour Les Ecologistes, un impôt proportionnel était inacceptable, mais pourquoi alors ne pas abaisser la moyenne des impôts des Français plutôt que de hausser la fiscalité des plus riches, tout en taillant dans les dépenses ?
- Ensuite, « Il faut aller chercher les nouvelles recettes là où elles sont, dans le patrimoine des plus riches » (Alphonse Allais écrivait plaisamment le contraire : « Il faut prendre l’argent là où il se trouve, c’est-à -dire chez les pauvres. Bon d’accord, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres. »). La justification est de manière utilitariste et sans surprise celle de la « justice fiscale », qui n‘est autre que la traduction en matière d’impôt de la « justice sociale », expression dénuée de sens pour un libéral.
Tout de même, se dirait un béotien, cette taxation minimale sur la fortune n’aurait-elle pas des effets pervers ? N’aboutirait-elle pas à ce que l’on appelle de manière imagée un vote par les pieds ? Que nenni ! « Il n’y a aucune crainte à nourrir sur l’impact pour notre tissu productif ». L’exposé des motifs ajoute que « les études (lesquelles ?) montrent que l’impôt sur la fortune ne fait pas fuir significativement (sic) les contribuables à l’étranger ». Autrement dit, non seulement les « ultra-riches » vont être assez sots pour se faire plumer la première année, mais encore vont-ils persister dans leur idiotie les années suivantes.
Ce point est directement relié à la toute fin de l’exposé des motifs puisque les auteurs de la proposition de loi reviennent sur la question des recettes. Au tout début (nous mettrons les mots importants en italiques), il avait été avancé que la nouvelle contribution « pourrait générer entre 15 et 25 milliards d’euros de recettes supplémentaires » selon Gabriel Zucman. A la fin, plus aucun doute ne subsiste, même si la fourchette apparaît toujours aussi large : « Elle garantirait entre 15 et 25 milliards d’euros de recettes fiscales annuelles ». Cela fait penser à la méthode Coué plus qu’à une méthode scientifique et encore une fois, il est à craindre pour Les Ecologistes que les contribuables soient plus malins qu’ils ne le pensent…
Un pur arbitraire
L’exposé des motifs est concis, mais nous pourrons livrer à nos lecteurs (qui comptent sûrement parmi les « ultra-riches ») quelques précisions supplémentaires car nous avons pu écouter le 5 février l’intervention de Clémentine Autain, la co-auteure de la proposition de loi, lors de la réunion organisée à l’Assemblée nationale par François Ruffin.
Il est ressorti des déclarations de la députée que non seulement cette proposition s’était inspirée de la « taxe Zucman », portée au plan mondial par Gabriel Zucman, ainsi qu’il est mentionné dans le document, mais encore que ce dernier, proche de François Ruffin, avait directement influé sur sa rédaction. Il en est aussi ressorti que le texte ne pouvait être vu que comme éminemment arbitraire :
- pourquoi un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine du 0,01 % des plus riches ? « On démarre cool. On prend un petit bout ». Et comme dirait Jean-Luc Mélenchon, que Clémentine Autain a bien connu, ensuite je prends tout… Mais pourquoi 2 % ? Pourquoi pas 1,5 ou 4 ? « J’étais déjà pour partir plutôt sur le 3 % », a-t-elle confié, en se fondant sur la règle européenne de 3 % pour le déficit public !
- Qui serait touché en pratique ? « C’est un tout petit noyau, quelques dizaines de personnes ». A se demander si la loi ne serait pas contestable en tant que loi ad hominem et ce, alors même qu’une loi doit par principe être générale et impersonnelle…
L’ancienne encartée au Parti communiste Clémentine Autain a conclu : « Soit il y a du partage des richesses, soit il y a la guerre ». Rassurant !
Nous aurons compris que le groupe Ecologiste et Social à l’Assemblée, lequel devrait plutôt s’appeler groupe Ecologiste et Socialiste, entend viser une infime minorité de la population qui a priori n’intéressera personne. Nous aurions pourtant tort d’entrer dans ce petit jeu, car, comme le démontrait Benjamin Constant au début du XIXe siècle, lui qui avait bien connu les dérives de la Révolution française, l’arbitraire n’a pas de limite. Pour paraphraser le pasteur Niemöller,
Quand ils sont venus chercher les milliardaires, je n’ai rien dit, je n’étais pas milliardaire.
Quand ils sont venus chercher les millionnaires, je n’ai rien dit, je n’étais pas millionnaire.
Quand ils sont venus chercher les personnes aisées, je n’ai rien dit, je n’étais pas une personne aisée.
Puis, ils sont venus me chercher. Et il ne restait personne pour protester.
13 commentaires
On ne devrait pas appeler économiste un gauchiste étatiste qui ne comprend rien à la causalité sociale ! Seuls les penseurs de l’école autrichienne peuvent être appelés économistes, tous les autres sont des ignorants de la causalité sociale.
Encore un mec qui “a des idées sur tout et surtout des idées” ‘Coluche), bref encore un inutile sans doute grassement payé à surtout ne rien faire, à part écrire des bouquins que sans doute aussi que personne ne lit !
LFI devrait logiquement rejeter la proposition en tant que groupement…anti sémite !
En écoutant Zucman, je me suis dit “tiens voilà un économiste soucieux de la santé économique du pays qui cherche des moyens pour restaurer nos indispensables équilibres budgétaires” !
Ce serait d’ailleurs louable et digne de sa profession.
Or, lisant attentivement ses propositions, autant je note celles qui consistent à augmenter les recettes de l’Etat en surtaxant d’urgence les “ultra riches”, autant c’est le vide absolu concernant l’autre versant de l’équation, celui des dépenses, vis à vis desquelles Zucman semble manquer de ressources intellectuelles pour proposer la même rigueur que celle qu’il veut imposer aux riches. Voilà donc un économiste qui considère, puisque son propos se veut scientifique, que les dépenses publiques sont au top de leur gestion, voire insuffisamment alimentées, et qu’il suffit de ponctionner encore pour régler les problèmes du pays.
Le constat qu’on peut faire du projet Zucman et de ceux qui le soutiennent dont on espère quand même qu’ils connaissent la comptabilité en partie double, c’est qu’en ignorant l’un des aspects de la question, celui des dépenses, ils affichent le caractère essentiellement idéologique et punitif de leur projet et non son approche économique.
C’est donc un projet exclusivement politique.
On est d’ailleurs étonné que Zucman dans cet affichage politique, continue à vendre ses bouquins sur Amazon, gros faiseur capitaliste qui ne semble pas effrayer notre économiste distingué lorsque cela touche son revenu à lui.
Un exemple de la naïveté confondante des écologistes; un exemple : en ne dénonçant pas la dangerosité( et la pollution) des injections géniques à ARNm= OGM contre le covid et avec lesquelles des milliards de gens se sont fait injecter, il est facile de voir que ce sont les bénéfices et la fortune des laboratoires pharmaceutiques qui ont explosé. Les politiques ont réussi à faire que la population soit pourvoyeuse avec les cotisations sociales et le partenariat public-privé d’un secteur médical et financier hyper florissant.
C’est assez ahurissant de faire la fortune de ce secteur sans rien dénoncer des effets délétères des ARNm , de ceux sur l’économie et de vouloir ensuite les taxer.
Où est le bon sens?
Ils sont 0,01%?… qu’on leur fiche la paix!
Je croyais que la gauche etait obsédée par la défense des minorités, non?
En fait ils haïssent les riches mais adorent le pognon!
On peut toujours rêver, seule l’éducation permettra d’attendre ce louable objectif. Il y a du boulot.
Joe Dassin ,un visionnaire :les amis,je dois m’en aller,je n’ai plus qu’à jeter les clés,car elle m’attend depuis que je suis né,l’Amérique…..Vive ELON MUSCLE,à bas Zucman et tout ce qui lui ressemble.
Les écoles-socialités sont vraiment remontés avec l’argent surtout celui des autres. En privant de leur bien
( en les dépossédant par une loi fiscale) ils veulent boucher un trou que l’état n’a pu résoudre.. La France est comme une chanson de la RATP: des petits trous… toujours des petits trous !!! Ainsi va la France. Avec cette mentalité la France recule, nos jeunes s’expatrient, les français se sauvent devant le travail. Les pays étrangers nous en remercient.
Nos politiciens et nos gouvernements porte une sacrée responsabilité. Encore plus quand on découvre l’opacité de leur fonctionnement.
L’argent des autres !! plus facile que de mettre en oeuvre les conditions de la croissance. “donne moi ta montre je te donnerai l’heure” !
Il y a une différence fondamentale entre l’impôt sur le revenu, c’est à dire l’impôt sur ce que l’on gagne, et l’impôt sur la fortune, c’est à dire l’impôt sur ce que l’on possède, la propriété.
Le premier est, en principe, payé une seule fois : au moment où on touche le revenu.
Le second est prélevé à intervalle régulier, par exemple tous les ans, mais ce peut être aussi par exemple tous les mois.
Le premier constitue la juste contribution à l’entretien de la force publique et les dépenses d’administration (Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, article 13). Il est consenti librement (DDHC, article 14), et doit être réparti également entre tous les citoyens en raison de leurs facultés (DDHC, article13).
Le second est une atteinte à la propriété, droit inviolable et sacré, dont nul ne peut être privé (DDHC, article 17) et donc n’est autre que du racket.
Que ces macron et ministres, conseil constitutionnel et autres groupes de tarés cessent de trouver des taxes! DESTITUTION!
Ah ! la recherche de “l’impôt juste”… L’impôt vous prend votre argent contre votre volonté, c’est donc un vol. Et comme il n’y a pas de façon éthique de voler, toute tentative de justification morale est vaine. Les arguments ne peuvent être qu’idéologiques. L’impôt progressif est juste, parce qu’il frappe plus les riches ; la flat-tax est juste, parce qu’elle frappe tout le monde de la même façon… Cela compris, on peut discuter de la façon la plus intelligente de taxer, de celle qui décourage le moins la production de richesses, de celle qui évite l’exil des talents ou des fortunes, de celle qui plume sans arracher la peau, de celle qui ne force pas à vendre une boîte quand son patron meurt, etc., mais la morale n’a absolument rien à voir là -dedans. L’impôt “juste” est une aporie. C’est comme si on vous demandait “quelle est la meilleure méthode pour tuer sa mère ?” La seule réponse valable est “il ne faut pas tuer sa mère”…