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La Poste ferme son épicerie

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Le groupe public, qui n’est plus capable de distribuer correctement le courrier pourtant de moins en moins volumineux, cherche à tout prix d’autres activités pour se maintenir en vie.

Malheureusement, les diversifications menées ces dernières années ne sont guère probantes. Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer le fiasco de Ma French Bank, filiale de la Banque postale, lancée en 2019 alors que les premières banques en ligne sont arrivées sur le marché en 2005. Résultat : Ma French Bank a fermé ses portes car elle n’a séduit que 750 000 clients et n’a bien sûr jamais gagné d’argent.

Il y a quelques jours, la Banque postale annonçait se séparer de KissKissBankBank, une entreprise de financement collaboratif (crowdfunding) fondée en 2010. Rachetée en 2017 par la Banque postale, elle est aujourd’hui reprise par son concurrent Ulule malgré ses lourdes pertes. Une des filiales de KissKissBankBank, Lendopolis, plateforme de financement participatif par prêts (crowdlending) pour les TPE et PME, a, elle aussi, été vendue à son concurrent direct, Lendosphere.

Du côté de la livraison, métier censément être maîtrisé par le groupe public, ce n’est guère mieux. Stuart et Urby, sociétés de livraisons urbaines, ont été respectivement vendue et fermée. C’est au tour maintenant d’Epicery, une entreprise offrant aux petits commerces de proximité un service de livraison à domicile. Elle a connu un boom pendant la pandémie de covid-19 et La Poste a cru judicieux de la racheter en 2021. Las, depuis le chiffre d’affaires stagne et les pertes restes importantes (9,56 millions d’euros en 2022, 5,59 M€ en 2023). C’est ce qu’on appelle un investissement à contretemps !

Pourtant La Poste a de grandes ambitions avec les startups. N’a-t-elle pas créé, en 2021, un fonds de capital-investissement, « La Poste Ventures », doté de 35 M€ pour investir dans une vingtaine de startups en cinq ans ?

Pour l’instant, on cherche les réussites. Beaucoup mettent en avant la difficulté qu’il peut y avoir à intégrer des startups dans un grand groupe, qui plus est à culture publique forte, dont les modèles opérationnel et économique peuvent être très différents. C’est une explication possible.

Il y en a une autre : les investissements de La Poste n’ont pas de logique économique, mais sont idéologiques. Les startups sélectionnées par le groupe publics doivent en effet mettre en œuvre des « démarches à impact positif au cours de leur croissance, telles que la neutralité carbone et la parité ». Peu importe qu’elles aient un marché et des clients ! Comment s’étonner que ça ne marche pas ?

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7 commentaires

Véron 13 décembre 2024 - 8:56 am

Quand les idéologues institutionnels jouent benoîtement à l’entrepreneur : un moyen de gaspiller notre argent sans jamais savoir adapter leurs administrations… Le projet de “privatisation” de la Poste date pourtant de plus de 50 ans, ils avaient le temps de voir arriver les mails et Amazon, mais le confort et la routine n’ont jamais fait des créatifs…

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Broussard 13 décembre 2024 - 10:37 am

Ma French Bank
KissKissBankBank
Crowdfunding
Crowdlending
Stuart et Urby
Epicery
Ne va-t-il pas falloir que je me recycle ?

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Mariah 13 décembre 2024 - 12:28 pm

Je me suis fait la même réflexion que vous bien que bilingue ! Pourquoi la poste dite française fait-elle le choix d’expressions anglaises même inexistantes comme epicery?

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AlainD 14 décembre 2024 - 6:43 pm

C’est un peu par snobisme et pour que les “fabuleux créatifs” nous démontrent qu’ils maîtrisent la langue de Shakespeare . Fallait-il être assez dérangé pour appeler un établissement financier Ma French Bank.
Hélas, la Poste est toujours peuplée de fonctionnaires dont on voit bien qu’ils ne sont pas des gestionnaires.

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MIMOSAS 15 décembre 2024 - 9:59 am

Afficher des termes anglais est devenu en France – pays pourtant en retard dans l’apprentissage des langues – la marque de l’efficacité, du professionnalisme, de…..l’expertise ! Mot dévoyé à cause d’une série américaine, les Experts:Miami et autres. C’est dire le niveau…
Le summum de la stupidité portée en étendard en France.

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Trasymsarl 13 décembre 2024 - 11:03 am

“Peu importe qu’elles aient un marché et des clients ! Comment s’étonner que ça ne marche pas ?”
Ben non, il y a longtemps que l’on ne s’étonne plus des échecs à répétition des lubies économico-politiques de nos gouvernants! Ils devraient consulter de vrais chefs d’entreprises ayant réussi pour apprendre les bonnes méthodes et pas seulement prendre le sens du vent “au doigt mouillé”!

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MIMOSAS 15 décembre 2024 - 9:47 am

« Peu importe qu’elles aient un marché et des clients ! Comment s’étonner que ça ne marche pas ? »
Le problème c’est que cette idéologie se retrouve aussi contre les entreprises existantes (CS3D etc dont vous parlez judicieusement dans un autre article). Non contente d’empêcher les nouvelles entreprises de peut-être se développer, elles entreprend de couler les existantes.

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