Alexander Subbotin, ancien dirigeant de la compagnie pétrolière russe Lukoil est mort à l’âge de 43 ans. Il aurait été victime d’un empoisonnement au venin de crapaud. Pour soigner une soirée arrosée, il serait parti voir un chaman dans la banlieue de Moscou. Le chaman lui aurait administré, dans une solution, quelques gouttes de venin de crapaud. L’état de santé de Subbotin s’est immédiatement dégradé et il a été retrouvé mort quelques heures plus tard. Il aurait été victime « d’une crise cardiaque » selon les services russes, mais un examen médico-légal doit encore établir les causes exactes de la mort. Une mort et un modus operandi qui intriguent d’autant plus qu’Alexander Subbotin est au moins le septième oligarque russe à mourir dans des circonstances « étranges » depuis le début de la guerre d’Ukraine.
Deux oligarques ont été retrouvés morts à moins de 24 heures d’intervalle en avril, tandis que plusieurs autres sont également morts dans des circonstances inhabituelles ces derniers mois. En mars, le milliardaire Vasily Melnikov, qui travaillait pour la société médicale MedStorm, a été retrouvé mort dans son appartement de luxe à Nijni-Novgorod. Les journaux russes ont rapporté que Melnikov, sa femme et ses deux fils sont tous morts de coups de couteau et que les enquêteurs ont conclu qu’il avait tué sa famille avant de se suicider. Le 19 avril, Sergey Protosenya est retrouvé mort dans sa résidence d’été de Lloret de Mar en Espagne. La police espagnole pense qu’il a tué sa femme et sa fille avant se suicider.
Outre l’aspect très inhabituel de ces morts à répétition, les victimes ont, pour la plupart, un lien commun : elles travaillaient pour le géant russe Gazprom ou pour des entreprises concurrentes. Aussi ces morts étranges nous rappellent-elles la mystérieuse tentative d’empoisonnement dont a été victime l’oligarque Roman Abramovitch, réputé proche de Poutine malgré ces origines ukrainiennes. Il devait jouer un rôle de médiation entre Moscou et Kiev.
Pour Sergei Jirnov, ancien espion du KGB vivant à Paris, chaque mort prise de manière isolée ne devrait pas susciter d’intérêt particulier. Mais la répétition de cette série macabre d’oligarques qui se « suicident » après avoir tué femmes et enfants pose question, surtout quand on sait que le maquillage de meurtres est une spécialité des services secrets russes.