Depuis quelques mois, Thomas Piketty personnifie à lui seul l’ensemble du débat sur les inégalités. Mais depuis la traduction de son dernier ouvrage, la critique fuse. Les travaux du Financial Times (FT) s’attachent, pour la première fois, à mieux comprendre le modèle et le traitement statistique présentés dans le dernier ouvrage de Thomas Piketty. Ses conclusions vont à rebours des louanges qui ont jusqu’à présent été adressées à l’économiste français. Le quotidien anglais reproche notamment à la démonstration de Piketty de ne pas être soutenue par ses propres sources, suite à des erreurs apparentes dans la manière de traiter ses données.
Suède
Le taux d’emploi des séniors (55-64 ans) en France se situe à 42.5 % de la population active contre 72.6 % en Suède. Une différence de plus de 30 points…
Début septembre 2013 paraissait aux Editions du Seuil l’ouvrage Le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty. Sur plus de 900 pages, l’économiste publie des dizaines de graphiques et de statistiques qui montreraient surtout une aggravation des inégalités dans la plupart des pays développés et une concentration excessive des richesses dans les mains d’une minorité de privilégiés. Reçu très favorablement par la plupart des médias français, l’ouvrage n’a connu aucune contestation argumentée en France jusqu’à ce que, en avril 2014, l’IREF publie une Etude consacrée à cet ouvrage et qui révèle une série de tromperies économiques et statistiques de la part de l’auteur.
Une analyse terrible de la recherche française a été publiée par Les Echos du 19 mai. L’auteur insiste sur la « paupérisation de la recherche » en France, sur sa bureaucratisation excessive et sur… la « précarité grandissante parmi les trentenaires », elle-même cumulée avec un nombre de postes en baisse sensible. Ces derniers constats mériteraient quelques précisions.
Innovation : malgré les 12 milliards d’euros et tout un tas de « machins », la France est à la traîne
Les organismes et les aides ne manquent pas : après l’ANVAR (Agence nationale pour la valorisation de la recherche), on a eu OSEO, un établissement public sous contrôle de la…
Baisse des dépenses publiques, diminution du nombre de fonctionnaires, réduction des impôts : tous les pays ont réagi à la crise de façon salutaire. Bien souvent ce sont les plus touchés qui ont réalisé les réformes les plus drastiques ; aujourd’hui ils s’en sortent. Pourquoi pas la France ?
Il existe des biens publics par opposition aux biens marchands. En France la liste en est artificiellement délayée, car ils sont nécessairement issus des administrations publiques et monopolistes. En fait, rien n’empêche les entreprises, privées et concurrentes, de les offrir aussi pour le plus grand avantage, à la fois des usagers et des finances publiques. C’est le cas de la poste en Suède ou de la délivrance des passeports en Angleterre.
Tôt ou tard en France il faudra bien diminuer les dépenses publiques (57 % du PIB, record européen). Dans cet exercice la Suède et le Canada sont des exemples. Les ministères ont implosé, la fonction publique a été réduite et le recours au secteur privé s’est généralisé. En France on commence par créer un « Conseil stratégique » : on n’ira pas très loin !
Il n’est pas interdit aux pays naguère socialistes d’alléger le poids de l’Etat et de réduire drastiquement la fiscalité, notamment sur les entreprises. C’est ce qu’ont fait la Suède et le Danemark, où le chômage est bien plus faible qu’en France.
Ouvrage sous la direction de Jean-Yves Naudet
L’ouvrage – le 26ème publié par le Centre de Recherches en Ethique Economique et des Affaires et Déontologie professionnelle – reprend le compte-rendu du 19ème colloque d’éthique économique organisé à Aix-en-Provence les 21 et 22 juin 2012.