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Fallait-il un « Conseil stratégique pour la dépense publique » ?

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Tôt ou tard en France il faudra bien diminuer les dépenses publiques (57 % du PIB, record européen). Dans cet exercice la Suède et le Canada sont des exemples. Les ministères ont implosé, la fonction publique a été réduite et le recours au secteur privé s’est généralisé. En France on commence par créer un « Conseil stratégique » : on n’ira pas très loin !

Imaginez quelqu’un demander à un groupe de voleurs de plancher sur des solutions afin de baisser le nombre de vols ! C’est exactement ce qui se passe avec la mise en place du Conseil stratégique de la dépense publique, institué par décret du 22 janvier 2014 et présidé par le Président de la République, qui « doit permettre de prendre au plus haut niveau les décisions relatives aux mesures structurantes qui vont permettre de réaliser au moins 50 milliards d’euros d’économies sur les années 2015 à 2017 ».

Les membres du Conseil ou la caverne d’Ali baba

En feront partie, autour du Président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’économie et des finances, le ministre délégué chargé du budget, la ministre des affaires sociales et de la santé, le ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social et la ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique. « L’ensemble des champs de la dépense publique seront concernés et les dépenses seront examinées dans un souci de justice, d’efficacité, de croissance et d’emploi ». C’est bien ce qui nous fait le plus peur…
Mais comment s’y sont pris les autres pays pour baisser les dépenses publiques ? Ont-ils créé des Conseils stratégiques ?

Les Suédois ont d’abord fait imploser les ministères

En Suède, le gouvernement de centre droit dirigé par Carl Bildt a commandé (en 1992) un audit de la situation économique du pays et un examen des pistes pour baisser les dépenses publiques. C’est un économiste libéral – Assar Lindbeck – qui a réalisé un rapport dont les conclusions ont constitué une véritable charge contre l’Etat providence suédois : trop de fonctionnaires (trois fois plus qu’en 1970), trop de prélèvements obligatoires (57 % du PIB) et trop de dépenses publiques (61 % du PIB). L’économiste a proposé 111 réformes à réaliser. Toutes allaient dans le sens de la liberté économique et de la rigueur budgétaire. Et ce sont les sociaux-démocrates, revenus au pouvoir en 1994, qui vont appliquer ces mesures drastiques. L’une des principales mesures a d’ailleurs été tantôt l’implosion des ministères en plusieurs Agences ayant un statut semi-privé, tantôt le transfert au privé de plusieurs missions de l’Etat (comme le recouvrement de l’impôt qui a été sous-traité). Du jour au lendemain, les ministères se sont retrouvés avec les effectifs amputés de moitié, voire davantage. Chaque agence est devenue l’employeur d’une partie des anciens fonctionnaires devenus de simples employés payés surtout en fonction des résultats. A la suite de ces mesures, la baisse des dépenses publiques a représenté 14 points de PIB en six ans. Si la France faisait les mêmes réformes que la Suède, cela représenterait environ 280 Milliards d’euros d’économies. Presque 6 fois plus que les 50 Milliards annoncés par le gouvernement !

Les Canadiens ont coupé jusqu’à 60 % des dépenses ministérielles

Au Canada, on a appliqué les mêmes mesures drastiques. En 1995, les ministères ont reçu l’ordre de couper jusqu’à 60 % de leurs dépenses tout en licenciant des milliers de fonctionnaires. En même temps, les salaires des agents de l’Etat ont été gelés ou même abaissés. En 4 ans, les dépenses publiques ont baissé de 10 points de PIB. En France, cela représenterait environ 200 Mds d’euros !
Quel est le point commun entre ces deux exemples étrangers ? Pour baisser leurs dépenses publiques, aucun pays n’a mis en place un Conseil stratégique pour la dépense publique.

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6 commentaires

VIGNELLO Daniel 8 février 2014 - 7:46

Comité Théodule
Encore un centre de gaspillage de plus ! Ce qui manque à notre pays c'est le pouvoir de sanction des magistrats de la Cour des Comptes. A quoi servirait un radar sans P.V. ?

Par contre manque aussi cruellement les agents de l'ex DDCCRF y compris et surtout dans les abattoirs et les grands groupes alimentaires et pharmaceutiques. A quiu profite le crime ? Pas à notre sécurité dite sociale !!

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Astérix 8 février 2014 - 9:49

La France !
Lorsque l'on est incompétent, le seul moyen de se rassurer et de laisser croire que l'on va régler le problème est de créer "un haut comité à la réflexion intensive"…?

Il ne se passera STRICTEMENT RIEN sauf la faillite de la France. Ouvrez les yeux BON DIEU. Hollande ne cherche, avec son gouvernement, qu'à gagner du temps jusqu'en 2017 afin de conserver son fromage.

La France, il s'en fout.

Pour baisser massivement les dépenses publiques, il faut du courage et de la compétence.. Non mais regardez-les.

Ils ne savent même pas par où commencer.

Lorsque la faillite sera là, les Français alors commenceront peut-être à réfléchir, s'ils en sont capables, ce dont je doute.

Plus vous "fliquez" les agents économiques plus vous aurez des tentatives de tripatouillages. Plus vous écrasez d'impôts les entreprises et les particuliers, plus vous aurez du découragement, de l'abandon, du chômage, des faillites et des départs à l'étranger.

A quand une société de confiance où l'état, obligé par des règles inscrites dans la constitution, une bonne fois pour toute, arrêtera de "casser" en permanence les entreprises et le développement de notre Pays.

L'état arrêtera de nous faire ch… lorsque l'on le lui interdira et que nous lui confierons ses missions régaliennes avec obligation de résultats avec, à défaut, le licenciement garanti.

Celui qui paye commande. Il faudrait peut-être remettre les pendules à l'heure ? Ce sont bien les Français qui font vivre l'état est ses 7 millions de fonctionnaires (500 000 sous de GAULLE).

A quand la liberté retrouvée … donc la prospérité à l'inverse de la médiocrité ?

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MARTIN 8 février 2014 - 10:26

CONSEIL STRATEGIQUE
Encore une petite "commission d'étude" .
Bien que de droite , ( fortement ) j'ai longtemps souhaité , à l'époque prêt présidentielle que Mr Hollande soit élu par le PS . Pourquoi , parce que dans l'année qui a précédé cette présidentielle et dans les précédentes , je n'avais jamais entendu un homme politique d'une nullité aussi "crasse" et je n'imaginais pas que les Français puissent l'espace d'un instant imaginer ce monsieur à la tête du pays . Je crois me souvenir que de "célèbres……." politiciens de gauche avaient fait la même analyse < vous voyez Mr Hollande président de la république ??? > .
Aujourd'hui , nous l'avons dans une fonction qui exige "sérieux" , "compétence" , "classe" , "esprit de décision" , choix d'une " ligne d'horizon" , ce monsieur me fait peur , et j'ai peur pour l'avenir fortement teinté d'islamisme de nos villes et villages . En d'autres temps "récents " , la sentence de "haute trahison" flottait dans l'air .

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Jidé 8 février 2014 - 12:39

50 milliards d'économies
Je ne critique ni n'approuve ce plan d'économies mais il serait intéressant que les médias et les think tanks nous en donne la cause.Ce plan provient uniquement du TSCG ou plus prosaïquement du pacte budgétaire dans lequel Bruxelles nous impose de passer ,en ce qui concerne le déficit ,de 4% du PIB à 0.5 en 2017!

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Astérix 8 février 2014 - 1:29

Le bon sens !
A M. Jidé.

Parce que vous croyez que nous serons à – 0,5% du PIB en 2017 ????!!!. Vous rêvez. Je prends date, nous serons à – 5% au minimum.

Le simple bon sens commande d'être non pas à zéro mais excédentaire ce qui démontrait une saine gestion.

L'on se fout de ce que dit l'Europe et Bruxelles. Il appartient à l'état seul de baisser massivement nos dépenses publiques de 300 milliards par an ce qui est tout à fait possible en arrêtant de matraquer les entreprises et les ménages et en libérant les énergies.

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Lexxis 11 février 2014 - 3:06

L'ENFUMAGE EST DEJA SUR L'ETIQUETTE
Encore un pas de clerc avec un titre on ne peut plus révélateur et des pouvoirs publics à la communication aussi luxuriante que vacillante. Au sens usuel et premier, un "conseil stratégique pour la dépense publique" est normalement une institution va oeuvrer en faveur de la dépense publique. S'il s'agit au contraire de maîtriser et de réduire cette dépense, le titre doit changer l'on doit normalement lui substituer des expressions directement significatives et dépourvues d'ambiguïté, telles que "pour la maîtrise de la dépense publique" ou mieux encore "pour la réduction de la dépense publique".

Le titre même du nouveau conseil stratégique définit donc assez clairement son objectif d'atermoiement et d'évitement , car cela fait exactement 21 mois que pas plus "Moi, Président,je" que son Gouvernement ou sa majorité n'ont été capables d'avancer le chiffrage et la consistance du moindre programme crédible de réduction de la dépense publique.Voici moins de 48 heures et alors que la maison brûle, Marisol Touraine prétendait encore au micro que ce qui était important, ce n'étaient pas les chiffres, mais ce qu'on allait faire.

Et, il y a tout à craindre que poussée enfin dans ses ultimes retranchements par le dérapage du déficit et de la dette, la décision socialiste ne soit une nouvelle fois d'augmenter sournoisement les impôts (en remettant en cause tel ou tel allégement, en poussant la csg…) et les cotisations (retraites ou autres) de ces 10% des contribuables les plus riches comme ils disent..qui, depuis qu'ils sont au pouvoir et malgré la récession et leur piètre politique, s'étendent très curieusement désormais à pas moins des deux tiers des Français.

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