Actuellement les start-up sont largement financées par des fonds publics via la BPI. Or, il est permis de s’interroger sur la pertinence de ce modèle de financement typiquement français. A l’instar d’autres pays (Etats-Unis, Royaume-Uni), il serait souhaitable d’opérer un rééquilibrage entre les investissements publics et privés au profit de ces derniers ; l’Etat devrait ainsi intervenir moins directement qu’indirectement par un soutien accru aux investisseurs privés. L’instauration de mesures fiscales ambitieuses permettraient d’inciter davantage ces derniers à financer les start-up. Cette stratégie a d’ores et déjà été adoptée par de nombreux pays pour financer, avec succès, leur écosystème de start-up ; il va sans dire que celle-ci serait plus efficace que les diverses mesures envisagées par le gouvernement, lesquelles apparaissent non seulement insuffisantes mais aussi compensées par d’autres qui sont coûteuses et injustes ; comme celle visant à surtaxer l’immobilier pour contraindre les Français à abandonner celui-ci au profit des start-up.
capitalisation
Dans le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites, on lit que le régime de retraite par répartition va rester déficitaire jusqu’en 2040, au lieu de 2025 comme cela était prévu auparavant. La réaction de chacun est immédiate : que va-t-il se passer ? Elle est justifiée : c’est très inquiétant ! Mais cela montre aussi qu’on ne peut accorder aucune confiance aux prévisions des économistes, pas plus qu’aux promesses électorales. La conclusion, c’est que confier à des économistes et à des politiques la responsabilité de nos retraites relève de l’aveuglement.
Vous avez certainement vu l’annonce de la grande réforme des retraites dans le programme présidentiel: “L’euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment, quel que soit le statut de celui qui a cotisé”. Et vous en avez donc déduit le plus simplement du monde le slogan à la mode: “à cotisations égales, retraite égale pour tous”. Ah, la belle histoire, pourtant la réalité est beaucoup moins lumineuse et elle commence même à interroger pour peu que l’on s’attache tout simplement au sens des mots.
Lors du débat du 3 mai dernier en vue de l’élection présidentielle, Monsieur Macron a brièvement précisé le sort spécifique qu’il entendait réserver aux retraités. La tribune ci-dessous amorce la réflexion qu’inspire cette sollicitude particulière.
Savez-vous que le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) œuvre depuis plus de quinze ans sans jamais avoir admis parmi ses 40 membres un seul représentant “ès qualités” des 17 millions de retraités ? Savez-vous que parmi les 233 membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE), il n’y a pas un seul représentant des retraités ? Savez-vous que le Comité de Suivi des Retraites (CSR) ne compte parmi ses membres absolument aucun retraité ?
L’article de Nicolas Lecaussin est publié par la revue Entreprendre dans son numéro du mois d’avril.
Mais pourquoi les retraités devraient être inquiets ? L’IREF énumère sept raisons suite aux propositions qui figurent dans le programme d’Emmanuel Macron et qui vont considérablement affecter le pouvoir d’achat des retraités.
Il existe déjà un fonds de pension réservé aux fonctionnaires : le RAFP. Pourquoi ne pas l’ouvrir aussi à ceux qui travaillent dans le privé ? Ce serait un grand pas vers une réforme systémique des retraites et aussi une mesure d’équité entre le public et le privé. Tout le monde serait gagnant.
L’article de Nicolas Lecaussin est publié par le quotidien Les Echos dans son édition du 20 février.
L’article d’Alain Laurent consacré à notre ouvrage, L’échec de l’Etat, est publié par le quotidien l’Opinion (1er février). Lire.