Climat et voitures électriques : « Nous sommes allés trop loin avec les réglementations »

C’est la plus farouche adepte de la lutte, par tous les moyens, contre le réchauffement climatique qui vient de le dire. Il s’agit de Mary Nichols, l’un des plus importants promoteurs des réglementations environnementales au monde. Elle est coprésidente de la Coalition pour une mobilité réinventée, vice-présidente du California-China Climate Institute, professeur invité au Center on Global Energy Policy de l’université Columbia et au Cornell Atkinson Center for a Sustainable Future et membre de l’Académie américaine des arts et des sciences. Elle a supervisé, des années durant, l’élaboration et la mise en Å“uvre de nombreux programmes visant à réduire la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre. Selon le site Politico ( repris par le Wall Street Journal), c’est la personne qui a « mis au pas les plus grands constructeurs automobile mondiaux en Californie, en appelant à l’autorité de l’État pour aller le plus loin possible dans la définition des normes d’émissions des véhicules. » Mais elle vient de reconnaître que ces mesures ont été excessives : « La Californie est peut-être allée trop loin cette fois-ci en incitant l’industrie à vendre toujours plus de véhicules zéro émission. » La réglementation aurait imposé aux constructeurs d’atteindre des pourcentages toujours croissants, 35 % d’ici 2026, puis 68 % d’ici 2030, enfin 100 % des ventes de voitures électriques neuves en 2035. « Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des problèmes avec le programme californien, car on ne pensait pas pouvoir atteindre les chiffres de vente prévus, en particulier l’objectif du gouverneur Gavin Newsom de ne vendre que des véhicules zéro émission, assorti d’une date limite », a déclaré Nichols. « Et même les objectifs intermédiaires allaient être difficiles à atteindre… »

Le moment de lucidité de Mme Nichols a sûrement été influencé par les chiffres, qui ne sont pas discutables. Le marché des voitures électrique s’est mis à baisser après la forte croissance du début des années 2020 (voir graphique plus bas) et  les constructeurs accusent le coup. Ford par exemple vend environ 50 000 dollars un véhicule électrique… qui lui revient à 110 000 dollars ! S’il n’avait que cette corde à son arc, il ferait faillite en seulement quelques mois.