Une vague de chaleur s’est abattue sur la France. Il peut être pénible de travailler dans ces conditions, c’est un fait. Par exemple, dans l’agglomération de Niort, les éboueurs voudraient pouvoir travailler en short arguant des 50 degrés qu’il fait à l’arrière du camion. La direction générale de la collectivité leur refuse ce droit pour des raisons de sécurité (éclaboussures, coupures, etc.) qui, selon elle, priment sur le confort. Tout contrevenant sera sanctionné, a prévenu l’agglomération, sauf si l’alerte canicule est décrétée officiellement par la préfecture.
Heureusement, le Gouvernement a pris les choses en main. Quatre ministres – Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire – ont publié un décret relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur qui s’appliquera à compter du 1er juillet 2025.
Il renforce les obligations d’évaluation et de prévention des employeurs. Concrètement, dans les cas où la santé et la sécurité des travailleurs seraient menacées lors d’épisodes de chaleur intense, le décret impose de s’organiser différemment : les horaires, périodes de repos, tâches pénibles, devront être adaptés et les postes de travail aménagés avec des dispositifs filtrants ou occultants, des ventilateurs, des brumisateurs. Les employés disposeront d’autant d’eau fraîche potable qu’ils le désirent, et de trois litres par jour s’il n’y a pas d’eau courante. Les employeurs devront fournir des équipements adéquats (vêtements respirants ou rafraîchissants, couvre-chefs, lunettes…) [ndlr : les shorts ne sont pas mentionnés !] et accorder une attention particulière aux travailleurs vulnérables, notamment les femmes enceintes. Autres obligations : former les salariés pour qu’ils soient capables de repérer les signes d’un coup de chaleur et d’acquérir les bons réflexes ; mettre en place des protocoles de secours.
Le décret précise également ce qu’est « épisode de chaleur intense ». Il correspond à l’atteinte du seuil des niveaux de vigilance météorologique suivants :
- vigilance jaune : pic de chaleur (exposition sur une période de 1 à 2 jours à une chaleur intense présentant un risque pour la santé humaine en raison des conditions de travail ou de leur activité physique) ;
- vigilance orange : période de canicule (chaleur intense et durable susceptible de constituer un risque sanitaire pour l’ensemble de la population exposée) ;
- vigilance rouge : période de canicule extrême (canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son ampleur géographique qui présente un fort impact sanitaire pour l’ensemble de la population ou qui pourrait entraîner l’apparition d’effets collatéraux de continuité d’activité).
Selon Catherine Vautrin, « face à l’intensification des épisodes de chaleur, il était indispensable d’agir. En responsabilisant davantage les employeurs et en outillant l’inspection du travail [ndlr : qui est chargée de contrôler la bonne application du décret], nous renforçons concrètement la prévention pour protéger les salariés, en particulier les plus exposés. Assurer la santé et la sécurité au travail est une priorité pour le Gouvernement. »
Une fois de plus, le Gouvernement prend les Français pour des enfants incapables de se protéger, voire pour des débiles. Publier un tel décret, d’une telle minutie (nous n’avons fait que le résumer !) alors que le Parlement était en train d’examiner le projet de loi de simplification de la vie économique apparaît même comme méprisant pour la représentation nationale.
Ce n’est pas la première fois que l’on connaît de fortes chaleurs et jusqu’à présent les employeurs avaient su prendre des mesures adaptées, le plus souvent en concertation avec leurs salariés. Pourquoi en serait-il autrement en 2025 ?
7 commentaires
Pour avoir opéré dans la métallurgie proche des fours et laminoirs à chaud, ou dans le bâtiment réacteur de centrales nucléaires, il y a longtemps que des dispositions ont été prises par les acteurs sans que l’État s’en occupe ! Il ne faut pas réinventer la brouette , mais il faut dire que comme tout va très bien en France, nos ministres manquent de matière pour combler leur ennui !
5 ministres, c’est un minimum pour édicter par décret des mesures que le simple bon sens aurait à l’évidence fait prendre par les entreprises et les administrations. Mais que voulez-vous pour un ministre comment résister à vouloir mettre sa petite griffe sur un petit texte et ne pas rappeler aux chefs d’entreprises et aux élus locaux que l’État veille à tout, sauf peut-être à l’essentiel.
Cela me rappelle la chanson de Jacques DUTRONC : “Fais pas ci, fais pas ça”, l’infantilisation bat son plein.
“Ce n’est pas la première fois que l’on connaît de fortes chaleurs et jusqu’à présent les employeurs avaient su prendre des mesures adaptées, le plus souvent en concertation avec leurs salariés. Pourquoi en serait-il autrement en 2025 ?” sauf que l’appréciation des risques est laissée à l’employeur, les décisions de faire aussi et que vous avez le culot, dans un article antérieur, de parler de “supposées” victimes. Le patron, si ça coûte, et que ça rapporte pas, par définition, il ne fait pas. Surtout si l’on évoque de supposées victimes. Il est vrai que les gens qui ont un tel langage sont forcément des supposés compétents. Vous déciderez-vous un jour, à aller dans une entreprise rencontrer des salariés et tenir votre langage ? Ou sur un chantier de BTP pour voir les effets d’une supposée élévation de température dûe à un supposé changement climatique ?
Depuis quand date dernière visite sur un chantier de BTP?? ???…20…30 ans….🤣🤣🤣
Vous n’avez pas de chance. Je connais bien le BTP pour y avoir travaillé plusieurs années et pour être fils d’entrepreneur en charpente. Et je peux vous dire que lors de ce qu’on a appelé la “sécheresse de 1976”, mon père avait des pris mes mesures qu’il fallait pour que ses ouvriers ne soient pas exposés aux fortes températures au plus fort de la journée, comme par exemple une journée de travail réalisée de 4h du matin à midi (et tout le monde chez soi et à l’ombre l’après-midi). Je ne crois pas qu’il avait attendu de quelconques consignes gouvernementales…
Arrêtons notre cinéma , c’est l’été . J’ai travaillé pour la Société Dumez Batiment ( Vinci) a l’étranger pour construire des logements et les VRD en Libye et en Arabie Saoudite ainsi qu’à la construction d’un barrage au Nigeria .( poste de 12 h 6 jours / sem ). Une casquette ,un short , une chemise style militaire ( jamais torse – nu ) et de l’eau à volonté et surtout pas de logement trop climatisé !!!! Et on s’habitue très bien au bout de quelques mois ..