Bruno David, président du Muséum national d’Histoire naturelle, était sur France Inter à l’occasion de la journée internationale de la diversité biologique, le 23 mai. Il expliquait que la Terre connaîtrait bientôt une sixième extinction de masse et que, pour l’éviter, il fallait réduire notre consommation et adopter une certaine sobriété. Des efforts qui devraient s’ajouter à des actes gouvernementaux. En France, 14% des mammifères, 32% des oiseaux nicheurs et 19% des oiseaux d’eau douce seraient menacés d’extinction, ce qui fait de nous des élèves “moyens”, selon Bruno David, avec de bons efforts sur la qualité de l’eau mais un usage trop important des engrais et des pesticides dans les plaines agricoles. Dans les décennies qui viennent, 10 à 15% des espèces pourraient disparaître, ce qui “peut se comparer aux grandes crises écologiques de la Terre”.
La Terre a pour l’instant connu cinq extinctions de masse. Celle de l’Ordovicien, il y a 445 millions d’années, était probablement due à une période glaciaire courte qui a entraîné la disparition de 60 à 70% des espèces. Celle du Dévonien, il y a 375 à 360 millions d’années, a fait disparaître 75% des espèces à cause d’un épuisement de l’oxygène dans les océans, peut-être résultat d’une prolifération des végétaux terrestres. Le Permien, il y a 252 millions d’années, a vu des astéroïdes et une éruption volcanique détruire 95% des espèces. Il y a 200 millions d’années, le Trias a fait disparaître 70 à 80% des espèces pour des raisons encore en débat, peut-être à cause d’astéroïdes, ou après une éruption qui provoqua un réchauffement climatique. Enfin, un astéroïde détruisit 75% des espèces il y a 66 millions d’années, donnant l’extinction du Crétacé. Cette dernière extinction a permis la prolifération des mammifères, puis de l’homo-sapiens.
Tous les cent millions d’années environ advient donc une extinction qui détruit les trois quarts des espèces, et non pas une sur dix, comme le craint Bruno David. Si l’homme, comme seul être pensant de la planète, doit œuvrer à sauver ce qui peut l’être, il n’est pas forcément adéquat de le contraindre à une sobriété et à une décroissance qui n’ont que peu de chances de résoudre le problème.
2 commentaires
Il y a des cycles cosmiques plus forts que nous, il faut l’admettre. Je ne crois pas que, réduire nos activités, arrêtera ce scénario catastrophique. Les précédentes extinctions ont eu lieu alors qu’il n’y avait pas d’activité humaine sur notre planète. Cela dit, l’extinction qui nous menace n’est pas pour demain et elle ne concernera peut-être pas notre planète mais notre espèce. Ce n’est peut-être pas une pluie d’astéroïdes qui nous menace mais sans doute des problèmes dus à la surpopulation de la planète, à des guerres voire des explosions nucléaires. Alors éteindre la lumière quand on quitte une pièce, aller à vélo (sauf quand on le faire pour son plaisir), économiser l’eau quand on se lave les dents etc… c’est un cautère sur une jambe de bois.
Malheureusement les nouveaux agriculteurs ont oublié que leurs parents utilisaient du fumier et du lisier pour renforcer les nutriments de la terre, pratiquaient la polyculture et ne cultivaient pas le même légume dans le même partie du terrain d’une année sur l’autre.
En utilisant des pesticides et des engrais chimiques à tout va ces nouveaux agriculteurs ont tué leurs terres et par là-même les insectes, les oiseaux qui se nourrissent des insectes et les petits rongeurs.