Il va falloir apprendre à connaître le nom de Rémi Féraud. En effet, Anne Hidalgo a annoncé le 26 novembre qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat de maire de Paris, et elle a adoubé le sénateur et président du groupe socialiste au Conseil de Paris, Rémi Féraud.
Encarté dès son plus jeune âge au Parti socialiste avant d’en devenir un apparatchik, sans connaissance du secteur privé malgré des études de commerce, ouvertement homosexuel, homme politique professionnel : voici quelques-unes des caractéristiques du futur candidat.
Le 27 novembre, il a donné un entretien au Parisien qui permet de comprendre en un éclair qu’il se situe pleinement dans le sillage d’Anne Hidalgo : « Je suis fier de tout ce que nous avons fait ».
- La future majorité municipale ? La même que l’actuelle, des Verts aux communistes ;
- La propreté, la sécurité, leitmotive des plaintes des Parisiens ? Ceux-ci « savent reconnaître la pertinence de la politique municipale » ;
- La politique sociale ? Paris est une « ville populaire grâce à ses 25 % de logements sociaux » ;
- Anne Hidalgo trop clivante ? « Je compte bien être clivant ;
- L’endettement abyssal de la Ville ? « Il faut arrêter d’affoler avec de faux chiffres. Le problème, ce sont les finances de l’État, pas celles de la Ville ».
En dépit du bilan exaltant d’Anne Hidalgo, Rémi Féraud donne en creux quelques éléments de son futur programme (nous traduisons en français pour nos aimables lecteurs) :
- « Il reste encore un périphérique à transformer en boulevard urbain, de faire de tout Paris une ville jardin, à transformer tous les quartiers de Paris en zone à trafic limité ». Traduction : vendez votre voiture, même le véhicule électrique que vous venez d’acheter, et investissez plutôt dans de bonnes chaussures de marche vu l’état des transports en commun. Au moins pourrez-vous profiter de la campagne à la ville que sera devenue la capitale ;
- « Il faut maintenant rendre aux Parisiens une grande partie des 250.000 appartements qui sont vides ou des résidences secondaires ». Traduction : au-delà du flou des propos et sous réserve de la réglementation, on peut prévoir des procédures de réquisition et une tentative d’accroissement de la taxe sur les résidences secondaires des « riches » qui osent avoir un pied à terre à Paris (précisons que la taxe est déjà à son maximum dans la capitale) ;
- « Il faut soutenir davantage les familles monoparentales ». Traduction : pour engranger des voix, le socialisme municipal sera encore accru ;
- « Les dépenses de fonctionnement ne sont pas du train de vie mais du service public municipal ». Traduction : les 50.000 fonctionnaires parisiens peuvent dormir en toute quiétude. Non seulement la bureaucratie persistera, mais elle s’étendra.
- Il faut « augmenter la taxe de séjour sur les Palaces » et « trouver de nouvelles ressources ». Traduction : ce n’est évidemment pas avec un accroissement démagogique de la taxe de séjour sur les 12 hôtels les plus luxueux de la capitale que l’on résoudra le problème de la dette municipale. Voilà en tout cas une belle mesure au profit de l’attractivité de la ville. Quant aux propriétaires, il est à prévoir que leur situation se détériorera avec de nouvelles hausses de la taxe foncière notamment.
La route du Saint Graal sera longue pour Rémi Féraud car la concurrence pour 2026 risque d’être sévère jusque dans son propre camp. Mais nous avons foi dans un futur candidat dont le prénom même augure d’un avenir radieux. Rémy n’était-il pas le sympathique rat (pardon Madame Hidalgo : surmulot) dans le génial dessin animé Ratatouille ?