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Quand on veut vraiment faire des économies, on le peut ! L’exemple des Pays de la Loire

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Un de nos lecteurs nous a suggéré de nous intéresser à la région des Pays de la Loire qui a annoncé un plan d’économies pour 2025. Nous l’en remercions, car ce qui s’y passe mérite, en effet, toute notre attention.

Plutôt que de joindre sa voix au chœur des geignards et des pleureuses, Christelle Morançais (Horizons), présidente du conseil régional, a décidé de prendre le taureau par les cornes. A l’opposé de Carole Delga, présidente de l’association des régions de France (et par ailleurs présidente du conseil régional d’Occitanie) qui a dénoncé le projet de loi de finances pour 2025 qui diminue les recettes des régions de presque un milliard d’euros (Md€), elle trouve que le gouvernement de Michel Barnier ne va pas assez loin.

Alors qu’elle devrait se voir imposer 40 millions d’euros (M€) de prélèvements étatiques l’année prochaine, Christelle Morançais a promis « d’aller en chercher » 60 de plus. « C’est, a-t-elle dit, un effort inédit, important, exigeant, mais c’est un effort indispensable et salutaire ». C’est donc 100 M€ d’économies qui seront soumis aux élus lors du vote du budget 2025, le 19 décembre.

 La semaine dernière, elle a réuni les personnels du siège de la Région pour leur annoncer que d’ici à la fin de son mandat, 100 postes ne seront pas remplacés au sein des services. Elle a bien sûr rassuré le personnel en précisant qu’il n’y aurait pas de départ forcé puisqu’il s’agira de départs en retraite ou CDD non remplacés. A cette occasion elle a indiqué vouloir recentrer le conseil régional sur ses « compétences et projets prioritaires et faire des économies en fonctionnement pour préserver ses capacités d’investir pour l’essentiel ».

Lundi 25 novembre dernier, environ 3 000 personnes ont manifesté à Nantes pour s’opposer aux coupes budgétaires qui concernent aux deux tiers la culture, selon le député écologiste Jean-Claude Raux, présent dans le cortège. Les manifestants brandissaient des pancartes accusant Christelle Morançais de vouloir « tuer la culture ». Elle leur répondu sur X en se demandant pourquoi « la culture serait donc un monopole intouchable ? Le monopole d’associations très politisées, qui vivent d’argent public. Je suis la cible de militants qui m’accusent de vouloir arrêter les subventions régionales à leurs structures. A moi seule, je voudrais « détruire la culture » (la culture subventionnée, je précise) … Rien que ça ! Mais je m’interroge : quelle est la pérennité d’un système qui, pour exister, est à ce point dépendant de l’argent public (y compris venant de collectivités dont les compétences légales en matière de culture sont très limitées) ; et à plus forte raison quand cet argent public n’existe plus ? Un système dont on constate, en plus, qu’il est, malgré les subventions dont il bénéficie, en crise permanente ! N’est-ce pas la preuve que notre modèle culturel doit d’urgence se réinventer ? ».

Félicitons-nous qu’une présidente de Région ne tremble pas devant les syndicats et le monde de la culture subventionnée et qu’elle soit prévoyante. Car, en réalité, ces 100 M€ sont composés des 40 M€ prélevés par le Gouvernement, auxquels s’ajoutent 40 M€ au titre de la baisse de la TVA, et 20 M€ de marge car l’exécutif régional craint que la baisse de la TVA soit plus forte qu’estimée. Étant donné la précision des prévisions de Bercy, on peut difficilement lui donner tort !

Cet exemple des Pays de la Loire montre qu’il est bien possible de trouver des économies quand on le souhaite vraiment. Mais 100 postes en moins d’ici 2028, ce n’est pas non plus un exploit et cela ne représente que 2,5% des effectifs de la région et 8,5% de l’effectif du siège. Et 100 M€ d’économies sur un budget d’un peu plus de 2 Md€, cela ne fait que 5%. Encourageons Christelle Morançais et ses conseillers régionaux à poursuivre l’effort.

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7 commentaires

Louis 28 novembre 2024 - 8:42 am

BRAVO
Assez de ces profiteurs aussi pédants qu’inutles

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Thierry 28 novembre 2024 - 10:30 am

Bravo , félicitations a Madame Christelle Morancais .Enfin un(e) élue qui trouve des solutions pour réduire le déficit . Méme si l’effort financier reste minime , peu de région ont adopté cette démarche apparement .
Je vais transmettre ce texte au Président de région de PACA , Mr Renaud Muselier , en espérant que l’exemplarité fonctionne .
J’ai particuliérement apprécié  » que le conseil régional se recentre sur ses compétences et projets prioritaires et de faire des économies en fonctionnement pour préserver ses capacités d’investir dans l’essentiel « 

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BARBARAY 28 novembre 2024 - 11:04 am

Les gens ne regardent que leur petit nombril en oubliant qu’ils ne sont rien si on ne leur donne pas de subventions.
Il est temps qu’ils fassent fonctionner les deux lobes qui leur servent de cerveau et apprennent la débrouille plutôt que d’attendre le bec ouvert que cela tombe.
Merci à cette Présidente de région relevant (enfin) le niveau de tous ces politiciens qui oublient trop vite que leurs enfants et petits-enfants sont déjà concernés par cette dette abyssaléqu’ils génèrent au quotidien.

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Albatros 28 novembre 2024 - 11:35 am

Courageuse présidente ! Tout mon soutien !

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Régis 28 novembre 2024 - 12:21 pm

Ah, si on pouvait avoir les même élus pour s’occuper de notre état obèse; ça nous ferait un sacré bol d’oxygène !!

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roger CANONERO 28 novembre 2024 - 7:31 pm

J’entends dire Pascal PRAUD « la France est un grand pays », sous entendu elle doit avoir des ministres logés dans des palais, un président du Sénat itou, des sénateurs payés des milliers d’euros pour 25 h par semaine, dinant dans un restaurant 3* au Michelin pour 16.50€, un personnel payé à des salaires d’ingénieurs haut niveau … sans compter les « grandes associations » (regardez les 30 premières de la liste) qui sont subventionnées à coup de plusieurs millions d’euros par an alors qu’elles oeuvrent contre l’Etat. Il y a de nombreux domaines où les coupes devraient être faîtes « naturellement » dans les temps de disette et de crise politico-économique. Comment se fait-il que Michel BARNIER se prive de ces économies ? Une explication possible : les présidents de ces « grandes associations », grassement payés pour leur fonction, sont d’anciens ministres ou des amis du pouvoir politique. Les loups protègent leurs petits. Pourquoi persister à rester dans le système de cotation de l’énergie électrique européen. L’Espagne en est sortie, pourquoi pas la France ? M. BARNIER, les propositions que vous qualifiez dignes du concours LEPINE, sont-elles trop dérangeantes pour le gouvernement ? M. MACRON peut-il continuer à mener son train de vie alors que nous croulons sous les dettes ? Du courage ou de l’audace, voilà ce qu’il faut à ceux qui nous « gouvernent » mais ne nous dirigent pas.

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Dagmar 28 novembre 2024 - 11:16 pm

Bravo à cette présidente!
Donc ça pourrait servir comme un bon exemple à Mme Hidalgo?

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