Le Gouvernement avait pourtant choisi de privilégier « le dialogue et la concertation » pour préparer un texte de loi sur la réforme des retraites qui sera mis au point d’ici Noël en vue d’un vote au Parlement début 2023. Plusieurs options avaient été envisagées pour éviter un projet de loi, mais, finalement, « Il n’y aura ni amendement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), ni PLFSS rectificatif, donc pas de passage en force », a déclaré à Reuters une source ayant participé à un dîner de travail de la majorité à l’Élysée mercredi soir.
N’ayant pas de majorité absolue à l’Assemblée, le Gouvernement et les députés Renaissance sentent bien que la bataille sera difficile, obligés qu’ils sont de composer avec les autres forces politiques, dont celle du Modem, pourtant son alliée, mais qui n’a pas peur de défendre son propre agenda. L’occasion est trop belle pour les oppositions de ne pas peser de tout leur poids pour affronter le gouvernement sur ce sujet, l’obligeant peut-être à avoir recours au 49-3.
Un blocage semblerait dès lors imminent, poussant l’opposition à présenter une motion de censure.  qu’au moins 289 parlementaires votent en ce sens, soit la totalité des députés de la Nupes, ainsi que les élus du RN et des Républicains dans une certaine mesure. Ce scénario paraît peu probable, ce qui n’empêche pas le ministre du Travail, Olivier Dussopt, d’envisager de remédier à la situation en utilisant une solution controversée : la dissolution de l’Assemblée. « Si toutes les oppositions se coalisaient pour adopter une motion de censure et faire tomber le gouvernement, [Emmanuel Macron] s’en remettrait aux Français et les Français trancheraient et diraient quelle est la nouvelle majorité qu’ils veulent », a-t-il affirmé.
C’est une arme à double tranchant que propose d’utiliser le Président, il pourrait perdre sa majorité relative dans un contexte de crise qui favorise largement les extrêmes. La dernière fois qu’un chef de l’Etat a décidé de dissoudre, c’était Jacques Chirac en 1997, il le regretta.
Il n’est pas sûr que le Président envisage sérieusement cette solution, il aurait trop à perdre. Cela contribue sans doute à effrayer légèrement les quelques députés qui pourraient craindre de perdre leur mandat. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que l’on va beaucoup entendre parler de ce projet de loi, voici d’ailleurs nos propositions.
2 commentaires
Oui, il peut le faire vu la déconfiture chez les Insoumis, il peut espérer reprendre la main. Merci LFI
C’est un manipulateur narcissique aux manettes et j’ai bien peur qu’il joue un jeu qui le renforce. Les élus de pacotilles ne voudront pas perdre leur « rente » (17000 € par mois tous avantages confondus) et la loi sera adoptée. La vie va pouvoir continuer sans problème.