Les gilets jaunes avaient pourtant fait de cette question un enjeu central de justice fiscale : la France reste quasi championne d’Europe en matière de prix du carburant, en raison d’une fiscalité extrêmement lourde. Pire, la France est le pays de la zone euro où le prix du carburant a le plus augmenté par rapport à janvier 2022. Comme le dit Le Parisien, le pistolet de la station-service flingue toujours aussi bien le portefeuille des automobilistes. Dans le détail, d’après les chiffres de mai 2023, le litre de SP95 est à 1,91€ en moyenne chez nous, contre 1,64€ en Espagne, 1,47€ en Pologne, et même 1,57€ au Luxembourg, pays pourtant 2,5 fois plus riche que nous par habitant. C’est seulement au Danemark (1,98€) et en Finlande (1,97€) qu’il est proposé à un prix plus élevé que nous. L’ordre de grandeur est exactement le même pour le diesel.
Au-delà de l’impact sur le pouvoir d’achat des gens obligés d’utiliser une voiture, c’est aussi une question de démesure du poids de l’Etat dans l’économie. Ces quelques chiffres pour, une fois de plus, poser la question que tout le monde se pose sans jamais recevoir de réponse satisfaisante : comment se fait-il que le prix des carburants comporte 60% de taxes dans un pays où la liberté d’entreprendre est prétendument garantie ?