Contrairement à ce qui s’est passé en France, l’Espagne a voté pour le centre-droit aux élections européennes. Le PP (Parti populaire) a obtenu 34,20% des suffrages exprimés, viennent ensuite le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol, celui de Pedro Sanchez) à 30,18% des voix et la droite radicale de Vox, à 9,62%. Le succès du Parti populaire s’explique notamment par le déclin du parti centriste Ciudadanos et par une certaine défiance vis-à-vis du Premier ministre, Pedro Sanchez.
Lors des élections locales de 2023, le PSOE avait subi l’une de ses pires défaites et Pedro Sanchez avait réagi en convoquant des législatives anticipées. Le PP n’ayant pas obtenu la majorité absolue, Sanchez avait décidé de construire une majorité pour le moins folklorique réunissant l’ensemble des gauches et les indépendantistes catalans et basques, de gauche comme de droite. Il a promis dans la foulée l’amnistie des sécessionnistes catalans dont Carles Puigdemont, l’ancien président de la Généralité de Catalogne. Il a aussi accordé plus d’autonomie en matière économique à la Catalogne et a engagé une politique de retour des entreprises qui avaient quitté la Généralité lors de la crise politique de 2017. C’est notamment le cas pour Naturgy et CaixaBank.
Ces mesures ont été mal perçues par les Espagnols : des manifestations dans de nombreuses villes ont éclaté mais Pedro Sanchez s’est accroché au pouvoir. Le fait qu’il ait reconnu l’État de Palestine unilatéralement, compromettant la politique espagnole très précautionneuse au sujet des reconnaissances internationales, n’a pas non plus joué en sa faveur. Le pays ne reconnaît par exemple pas le Kosovo, afin de ne pas donner des idées aux indépendantistes. A tout cela s’ajoutent les accusations de corruption contre son épouse…
Ce cocktail a fait perdre le parti au pouvoir et il est probable que le socialiste Sanchez devra organiser, à nouveau, des législatives.