L’arrivée du conservateur Rishi Sunak à Downing Street en octobre 2022 a permis un rapprochement entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Le premier signe en a été donné en mars, lorsque les deux puissances ont signé l’accord-cadre de Windsor, qui vise à faciliter le passage de marchandises arrivant en Irlande du Nord en provenance de Grande-Bretagne en réduisant le nombre de contrôles nécessaires.
Le second signe est la signature survenue tout récemment d’un pacte pour renforcer la coopération dans le domaine des services financiers. Ce pacte prévoit la création d’un forum au sein duquel l’UE et le Royaume-Uni pourront se rencontrer pour discuter de la réglementation et des normes financières. Il intervient dans la lignée de l’accord de commerce et de coopération du 1er mai 2021 qui visait à adoucir la perte par le Royaume-Uni d’un accès sans entrave aux marchés de l’UE à la suite du Brexit.
Toutefois, ce nouveau pacte ne signifie pas que le Royaume-Uni s’engage à s’aligner sur l’UE en matière de réglementation, ni qu’il accède aux demandes formulées antérieurement par Bruxelles, telles que le transfert hors de Londres du traitement de certains instruments financiers libellés en euros. Il signifie simplement que les deux parties s’engagent à se rencontrer deux fois par an dans le cadre d’un forum « pour faciliter le dialogue », selon les mots de Daniel Ferrie, porte-parole de la Commission européenne, en précisant toutefois que « cela ne rétablit pas l’accès du Royaume-Uni à l’UE et ne préjuge pas de l’adoption des décisions d’équivalence ». Pour autant, cet accord devrait débloquer certains sujets encore en suspens tels que les règles visant les constructeurs automobiles.
L’UE a représenté 37% des exportations du Royaume-Uni en 2019, et ce dernier a conservé sa position de centre financier le plus important d’Europe après le Brexit, alors que moins d’emplois que prévu ont été déplacés (moins de 10 000 à ce jour). Reste à voir si cette dynamique de conciliation survivra aux prochaines élections britanniques.