Heureuse surprise, plusieurs dizaines de sénateurs (LR et Indépendants), enfin, ont le courage de dire haut et fort qu’il faudrait non seulement reculer l’âge de départ à la retraite, c’est une absolue nécessité, mais aussi introduire une dose de capitalisation. L’IREF, ne peut que se réjouir ! Cela fait de nombreuses années que nous publions des articles et des Notes qui montrent que la seule vraie réforme des retraites doit inclure la capitalisation. A force de persévérance, notre proposition a gagné de plus en plus de terrain et elle est arrivée jusqu’au Sénat. C’est une très bonne nouvelle. Sauf que ces sénateurs que nous nous apprêtions à applaudir n’ont pas continué sur la bonne route, ayant concocté un amendement qui va dans le mauvais sens.
En premier lieu, ils veulent lancer une « réflexion sur la capitalisation » qui donnera lieu à un… « rapport qui permettra au législateur d’avoir un premier tour d’horizon sur l’introduction de la capitalisation, en vue d’entamer le cas échéant des travaux parlementaires adéquats. » Quand on pond un rapport en France, on sait que d’autres suivront, surtout dans le domaine des retraites sur lesquelles il en existe des dizaines, voire des centaines, et des  notes, et des articles, et des livres à la tonne !
Ensuite, les sénateurs souhaitent une « capitalisation collective » et « la création d’un établissement public placé sous la tutelle de l’État qui sera responsable d’un fonds public d’épargne retraite souverain et obligatoire pour tous les assurés, du secteur privé comme du secteur public ». C’est précisément ce qu’il ne faut pas faire ! Il est curieux que les élus jugent toujours les Français irresponsables et incapables de choisir leur propre fonds de pension comme le font les Suédois, les Néerlandais, les Danois, les Suisses, par exemple. Les sénateurs envisagent de créer un autre organisme d’Etat et un fonds public qui géreraient notre épargne retraite : autant la confier directement à l’Urssaf, les résultats seraient les mêmes.
Introduire un pilier de capitalisation serait pourtant LA solution, qui nous sortirait de ces interminables débats byzantins auxquels personne ne comprend plus rien, et qui débouchent sur des propositions que tout le monde trouve injustes. Mais à LA condition que cette solution n’implique pas, une fois de plus, l’Etat dans son incompétence ; qu’elle respecte ces maîtres-mots : choisir, liberté, capitalisation, fonds privés. Nos sénateurs sont bien placés pour le comprendre : ils bénéficient eux-mêmes d’un système de retraite par capitalisation.
7 commentaires
La capitalisation collective qui est dénoncée ici à juste titre, c’est la proposition que fait systématiquement sur Contrepoints l’Institut Economique Molinari, par l’intermédiaire de son directeur général qui se décrit lui-même comme ayant rejoint « un grand groupe bancaire français pour y développer l’offre d’épargne salariale et retraite durant 17 années ».
La connivence avec l’Etat n’épargne pas les organismes divers, y compris ceux qui se prétendent libéraux.
Nos hommes politiques sont toujours tous, de droite ( mais sont-ils de droite en fait?) comme de gauche, pour le Tout-Etat. C’est simplement désolant.
L’état, l’état, encore l’état!
Ces gens là s’ennuient tellement à ne pas régler les problèmes importants, par incompétence et/ou lâcheté, qu’ils leur faut des occupation pépères… et juteuses! (pensez donc , gérer des fonds sans rendre de comptes, que rêver de mieux… demandez à la caisse des dépôts.).
Et il faut grossir: ils vont embaucher de nouveaux fonctionnaires qui sous traiteront (aux américains?)
Je crois qu’un jour il faudra faire le ménage dans ce pays, à commencer par ramener le poids de la fonction publique dans le PIB à 50% maxi (actuellement plus de 60% ! pour moins de 30% en Irlande)
.. et l’inscrire dans la Constitution, (juste à coté de l’IVG !)
Réorienter La « force » de travail ainsi libérée vers l’industrie pour créer enfin un peu plus de richesses pour ce pays profitant de la compétitivité ainsi améliorée par la baisse de la pression d’un état vorace.
Le reste dans mon programme pour la prochaine présidentielle…
Jean-Aymar
Par cet amendement l’arrière pensée des sénateurs est de repousser à plus tard la mise en place d’un système de capitalisation . Eux en possèdent un et les fonctionnaires ( systèmes PREFON) aussi, c’est çà la solidarité .
Ils souhaitent juste protéger ces régimes spéciaux très avantageux (75 % du dernier revenu , garanti pour 6 millions d’actifs) Un régime de capitalisation collectif géré par les mêmes qui dépouillent le régime général , bonne idée ??
Maintenant la situation économique et démographine qui se profile mettra peut-être un terme à cette mascarade de réforme au profit de profiteurs .
Ces sénateurs et autres élus, chefs syndicauts sortent*ils de leur tour d’ivoir pour constater les dégà ts économiques que l’on aperçoit dans chaque ville .Avec des quartiers de pauvreté de plus en plus visibles
Leur solidarité de façade sera lourde de conséquences . Les bourgeois qui permettent à ce système de perdurer devraient relire l’histoire
La capitalisation pour nos retraites Bravo! Mais à la Française cela me fait peur et me rappelle une discussion que j’avais eu avec Christine Lagarde alors ministre sous De Villepin lors laquelle je lui proposais de faire un « copier coller » des réformes Hartz 1/10, elle m’avais répondu « On a mieux, on va faire un SBA …à la Française » cela voulait dire que ça ne se fera jamais puisque 20 ans plus tard on l’attend toujours!
Petite question de la part de l’ignorant que je suis : c’est quoi, un SBA ?
Cordialelent
Capitalisation Collective façon Etat: de la foutaise, gérée par l’URSSAF, ce sera encore mieux, pour perdre de l’argent.
Il me semble que les systèmes Complémentaires à Point actuels, gérés par des organismes paritaires, sont déjà des systèmes de capitalisation. Le total des points acquis définissant en fin de parcours le montant de la « Rente » qu’st la retraite complémentaire, bref une Epargne Retraite.
A chacun de se débrouiller pour accumuler le maximum de points pendant toute sa carrière professionnelle.
La course au points, ramènera peut-être certains, au boulot également.
PhB