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Mistral AI, la nouvelle licorne, restera-t-elle longtemps française ?

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L’actualité offre parfois des rapprochements étranges. Ainsi le quotidien Les Échos daté du 11 décembre 2023 a-t-il mis en parallèle la nouvelle réglementation européenne sur l’intelligence artificielle (IA) dont l’IREF s’est fait l’écho dimanche et la levée de fonds (385 millions d’euros) de la startup française Mistral AI, spécialiste de l’IA générative. Comme si les deux faits étaient liés, comme si le texte contraignant de l’Union européenne (UE) avait permis l’émergence du champion français.

Ce n’est évidemment pas le cas. L’UE n’est pour rien dans le fait que Mistral AI, valorisée près de 2 milliards d’euros, intègre le club fermé des licornes (startups valorisées plus d’un milliard de dollars), six mois seulement après sa création !

D’ailleurs dans Les Échos, le fondateur de Mistral AI, Arthur Mensch, critique la nouvelle réglementation européenne. S’il reconnaît que de nombreuses questions restent en suspens, Arthur Mensch craint que les entreprises européennes ne puissent « se battre à armes égales avec leurs concurrents américains ». Pour lui, l’Europe peut être à la pointe de l’IA générative si elle ose « s’en donner les moyens ». Mais, ce n’est pas le cas avec cette réglementation qui s’applique sur la technologie (l’IA générative) et non sur les produits qui l’utilisent. Mensch pense que « la régulation ne devrait pas s’appliquer à la technologie sous-jacente, mais à ses applications, avec des contraintes adaptées à leur destination. Compte tenu de la très forte intensité compétitive entre fournisseurs de modèle, mettre une régulation forte sur les produits permettrait d’instaurer une compétition entre les modèles d’IA, sur leur qualité et leur contrôlabilité, ainsi que sur les outils d’évaluation qui les accompagnent ». Et le fondateur de Mistral AI de conclure : « Laissons faire le marché ! ».

Ajoutons que, sur les 385 millions d’euros levés par Mistral AI, 200 ont été apportés par Andreessen Horowitz, un fonds de capital-risque américain. Le deuxième plus gros financeur est Lightspeed, lui aussi américain. Il avait déjà pris 10 % du capital lors de la première levée de fonds. Les fondateurs de l’entreprise restent majoritaires au capital pour l’instant, mais à ce rythme-là, Mistral AI pourrait rapidement devenir américaine.

Rien de surprenant quand en France (et dans l’UE), on préfère « réguler » à tout-va plutôt que de « laisser faire » et permettre l’émergence de géants du numérique, quand on s’en prend aux entreprises qui font des profits, quand on fait la chasse aux riches pour lutter contre les inégalités, et quand on empêche la création d’un système de retraite par capitalisation qui permettrait de financer l’économie.

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1 commenter

Oncpicsou 14 décembre 2023 - 8:40

Magnifique conclusion. J’ajouterai simplement: « …au lieu d’engraisser les retraités américains ! »

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