Le 13 mars, la commission de l’intelligence artificielle a rendu un rapport intitulé « IA : notre ambition pour la France ». Ces experts triés sur le volet ont formulé plusieurs recommandations afin que la France ne soit pas hors-jeu de la course à l’IA.
Les recommandations insistent beaucoup sur l’amélioration des conditions de recherche en France. Cela suppose deux choses : plus d’argent et moins d’administratif. « Les financements actuels de l’écosystème de l’IA sont insuffisants pour faire émerger des acteurs de rang mondial : nous recommandons de réorienter une partie de l’épargne vers l’innovation. Des actions volontaristes doivent être rapidement prises en ce sens, par exemple en matière de fiscalité de l’assurance-vie, afin de disposer d’ici à quelques années d’une capacité de financement significativement accrue ». Cela inclue également une revalorisation de la rémunération des chercheurs et une facilitation du temps partiel avec les entreprises. Une « exception IA » devrait être envisagée, assortie d’un objectif de « zéro entrave pour les chercheurs ». Et parmi les entraves que l’on voudrait faire sauter, il y a certaines procédures d’autorisation préalables d’accès aux données de santé : « Il est essentiel de faciliter l’accès aux données à caractère personnel pour permettre leur utilisation dans des innovations thérapeutiques, notamment en supprimant certaines procédures d’autorisations préalables d’accès aux données de santé et en réduisant les délais de réponse de la Cnil ». Une recommandation au caractère éminemment politique dans un pays où les citoyens sont très attachés à la protection de leurs données personnelles.
Le consortium d’experts alerte également sur la nécessité de rendre la technologie européenne compétitive face au géant américain qui, à richesse comparable, investi trois ou quatre fois plus dans ce secteur. Par exemple, en se dotant de supercalculateurs avec une puissance de calcul accrue et en accordant des crédits d’impôt IA aux projets de recherche et développement qui utilisent un centre de calcul établi sur le territoire. Car les experts sont unanimes : passer à côté de la course mondiale à l’IA entrainerait rapidement un déclassement économique pour la France.
3 commentaires
quoi ? moins d’administratif ? vous voulez que nos technocrates pointent chez mr paul emploi ?
La Commission de l’intelligence artificielle… Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission, disait Clemenceau. Et c’est qui, ces « experts » autoproclamés ? L’histoire des technologies en France montre que les « experts » nommés par l’État se plantent régulièrement et tirent à côté de la plaque. Cf. le fiasco du « Plan calcul » (1966-1976), celui du « Plan informatique pour tous » (1985-1989), celui du programme « Quaero » (2008-2013). Que l’État s’occupe de son domaine propre, à savoir les graves problèmes économiques et sociétaux qui minent le pays, et qu’il laisse les entrepreneurs volontaires s’occuper de l’IA !
Je considère que le rapport de la commission est une avancée positive pour la France. Les recommandations proposées sont un pas en avant crucial pour renforcer notre compétitivité en IA, en mettant l’accent sur l’amélioration des financements et des conditions de recherche.
Cela témoigne d’une prise de conscience nécessaire à l’évolution de notre secteur et à son adaptation aux enjeux mondiaux. Un tel engagement envers l’innovation et le soutien à la recherche est essentiel pour maintenir la France au premier plan de la technologie IA.