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L’intérêt en trompe-l’œil des Insoumis pour les finances publiques

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On pensait que la question des finances publiques n’en était pas une pour les Insoumis. A preuve leur programme tant lors des élections européennes que lors des élections législatives. Or, la conférence des Présidents de l’Assemblée nationale, dominée par LFI, a demandé le 15 octobre la création d’une commission d’enquête sur les prévisions fiscales et budgétaires, ainsi que sur l’évolution des déficits publics. La demande a été entérinée par la commission des Finances le 16 octobre et transmise à la présidente de la chambre. Tout le monde semble d’accord, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par Michel Barnier qui y voit sans doute un moyen de plaider le mauvais « héritage » subitement découvert, un classique depuis 1981. Toutefois, c’est la position de LFI qui retient l’attention.

Le 4 octobre encore, sur BFMTV, Mathilde Panot défendait une augmentation des recettes à hauteur de 60 milliards d’euros, tout en osant déclarer : « Il faut dépenser plus » ! Mais, lors du point presse de LFI à l’Assemblée le 15 octobre, la présidente du groupe des députés insoumis a justifié la demande de constitution d’une commission d’enquête de deux manières : savoir « comment il a pu y avoir un tel dérapage budgétaire » et « la découverte d’une situation budgétaire incroyablement mauvaise ». Elle a réitéré son souhait d’une augmentation des recettes, à savoir 50 milliards d’euros et son refus de toute « austérité (sic) », les difficultés étant en réalité dues aux « cadeaux faits aux plus riches et aux multinationales ».

La tonalité a été identique chez Eric Coquerel, le président insoumis de la commission des Finances. Lors d’un entretien sur France 2 le 16 octobre, il s’est demandé si la situation actuelle des comptes publics venait d’une insincérité ou d’une cécité, tout en privilégiant la seconde branche de l’alternative. Il a remis en cause implicitement la loi de Laffer en contestant qu’une baisse des impôts puisse produire une hausse des recettes, tout en devant reconnaître que cela avait été exact à un moment donné. Il a ensuite développé l’argumentaire bien rôdé des Insoumis : les déficits sont dus « à une baisse des recettes en faveur des plus riches », la dette publique a servi « aux cadeaux fiscaux des plus riches », « L’État met son argent (ce serait plutôt celui des Français…) au service des plus riches ». Il a osé conclure ainsi : « Il faut beaucoup plus aller chercher des recettes ; c’est mieux que de sabrer des dépenses publiques » !

Au-delà des postures et des tactiques politiciennes, la position des députés LFI reste en réalité identique : il n’y a pas de problème des finances publiques ; il y a eu une analyse idéologique de la situation par la réduction macronienne massive des impôts au profit des privilégiés ; cela a produit inévitablement une baisse des recettes ; il n’est pas question de diminuer les dépenses publiques, une stagnation même du budget s’analysant en une politique dramatique d’« austérité » ; pour trouver des recettes supplémentaires, il suffit de matraquer fiscalement encore plus tous les créateurs de richesses.

En bref, taxer plus pour dépenser plus ! Un programme délirant qui, rappelons-le, a été validé par plusieurs millions d’inconscients, mais heureusement pas par une majorité de votants, lors des dernières élections générales. La France Insoumise reste haut la main le parti le plus dangereux dans notre pays.

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