Traditionnellement, la réglementation européenne sur les vins distingue deux catégories : celle que l’on appelait jusqu’en 2009 les VQPRD (vins de qualité pour une région délimitée) et celle des « vins de table ». Depuis 2012, il existe deux types de vins ayant droit à une indication de provenance géographique : les AOP (appellations d’origine protégée) et les IGP (indication géographique protégée). En France, les vins qui ne répondent à aucune des normes de ces appellations ne peuvent qu’être étiquetés « vins de France ». Étant donné que notre système législatif sur les vins, de type pyramidal, est fondé sur l’idée qu’il existe une corrélation entre la rigueur de la délimitation géographique de l’appellation et la qualité intrinsèque du vin, le consommateur a longtemps été amené à croire que seuls les vins d’appellation contrôlée méritent quelque intérêt.
Or, un article paru dans le dernier numéro de La Revue du Vin de France (RVF) nous informe qu’un nombre croissant de vignerons choisissent maintenant de sortir du carcan de la réglementation pour déclasser tout ou partie de leur production en « vins de France ». En 2021, c’est 341 millions de bouteilles qui ont ainsi été étiquetées, dont 249 millions (73%) vendues à l’export. Comme nous l’apprend encore l’article, les « vins de France » représentent 23% de la production totale de vins dans notre pays. Leur présence croissante sur le marché est notamment due au fait que le consommateur,  aujourd’hui plus averti, n’associe plus systématiquement cette mention à une éventuelle mauvaise qualité, tant s’en faut. Le succès actuel des « vins de France » nous prouve que les amateurs n’achètent pas un vin parce qu’il répond à un cahier des charges, mais tout simplement parce qu’ils en apprécient  l’originalité et/ou l’intérêt sous l’angle du rapport qualité-prix.
2 commentaires
Je n’en suis pas si sûr … Amateur (je pense assez éclairé) je crois à la vertu du vin en général et ce quel qu’il soit. J’ai été témoin d’une dégustation à l’aveugle de vin où un Pétrus a été battu par un vin Mexicain assez ordinaire et peu coûteux, le tout sous le contrôle bienveillant d’un expert connu et reconnu. Il faut donc gouter TOUS les vins et faire sa sélection. Je viens de trouver un vin de pays de la Loire remarquable, de haute volée, à tout petit prix qui vaut largement des grands crus classés. A l’étranger il existe aussi des vins très remarquables qui peuvent surprendre. Bref, on y passerait facilement du temps. Temps bien plus agréable, il faut l’avouer, que d’évoquer le nullisme national ambiant qui nous côtoie.
Je suis d’accord avec Obeguyx
Je ne suis pas un spécialiste, mais ai appris à l’apprécier.
Alors que je n’avais jamais bu d’ alcool avant 40 ans (sauf le fond d’une flûte de Champagne exceptionnellement pour les fêtes de famille), un collègue m’a convaincu de suivre une formation en Å’nologie (organisée par notre CE à l’époque) avant de porter un jugement hâtif sur ce breuvage.
Après deux modules de 12 séances chacun, j’ai acquis le minimum pour déguster, analyser et apprécier ou pas un vin.
Je ne me suis pas mis au vin , mais le réserve plutôt pour des moments de convivialité.
J’ai effectivement constaté qu’il est tout à fait possible de trouver de bon vins à petits prix, y compris au supermarché (il y a même certains restaurants qui écoulent la partie de leur stock qui ne « tourne pas », de leur caves ainsi).
Très loin d’être devenu un spécialiste. Je profite des salons des vignerons indépendants pour faire la connaissance de nouveaux vins français (il y en a aussi de très bons à l’étranger).
Le vin étant quelque chose de vivant, son goût va évoluer en fonction de beaucoup de critère.
Suivant le palis de chacun, il plaira à une personne et pas à une autre (ma femme et mes filles préfèrent plus les vins très fruités, presque sucrés).
L’an dernier, passant chez des amis à Tours, j’ai ramené du vin de Loire, que je ne connaissait pas.
Pour moi, si la France est le pays du vin, c’est par sa grande richesse dans la multitude des crus proposés, tous différents.
Jusqu’à 40 ans pour moi, n’importe quel vin avait le goût …du vin.
A présent leur dégustation est comme jouer une partitions de musique aux multiples notes qui se développent en bouche.
PhB