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Les managers français sont très mauvais !

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Tel pourrait être le résumé lapidaire du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur les pratiques managériales en France, en Allemagne, en Irlande, en Italie et en Suède.

Les auteurs nous expliquent que « l’examen comparatif des pratiques managériales place la France dans une position peu flatteuse par rapport à ses voisins ». Elles sont « très verticales et hiérarchiques ». La reconnaissance du travail, « item déterminant de la qualité du management », est beaucoup plus faible en France que dans les autres pays, et la formation des managers est « très académique et peu tournée vers la coopération ».

Pourtant, et c’est le paradoxe, les managers français sont poussés par la règlementation à être bons via, par exemple, le « droit d’expression directe des salariés et les obligations des entreprises en matière de qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) ». Malgré tout, l’Igas est forcée d’admettre que la France se caractérise à la fois par « le dispositif public le plus complet destiné à influencer, certes indirectement, les pratiques managériales » et par une relative mauvaise qualité des relations de travail.

On pourrait en conclure qu’il serait pertinent de supprimer toute cette réglementation qui n’a pas produit les effets escomptés. Ce n’est pas vraiment la conclusion à laquelle l’Igas arrive. Au contraire, elle propose que les pratiques managériales deviennent un des thèmes du dialogue social obligatoire sur la QVCT, qu’elles puissent faire l’objet de la procédure d’information-consultation avec le comité social et économique (CSE), que les pouvoirs du CSE en matière d’organisation du travail soient étendus, que le droit d’expression directe des salariés soit transformé en un « droit au dialogue professionnel », que le nombre de salariés dans les conseils d’administration et les conseils de surveillance soit augmenté.

Il s’agit donc bel et bien, même si ce n’est pas dit, d’étendre encore la législation du travail qui est quand même un des obstacles principaux au développement de l’emploi en France et, au passage, de renforcer le pouvoir de syndicats qui ne représentent qu’eux-mêmes.

C’est bien évidemment tout le contraire qu’il faudrait faire, à savoir alléger le code du travail et remettre les syndicats à leur juste place.

On soulignera au passage que ce rapport de l’Igas est sorti au moment même où Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH, déclarait devant la commission d’enquête du Sénat sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants : « Je crois qu’il est très mauvais pour l’État de se mêler de la gestion des entreprises privées. En général, ça mène à la catastrophe ».

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11 commentaires

[Insert here] delenda est 27 mai 2025 - 7:52 am

Ce n’est pas possible de voir le monde tellement à l’envers que cela! On a le plus de X, on est le pire en Y, pour améliorer Y il faut davantage de X… formule éternelle des socialistes.

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Jean-Aymar de Sékonla 27 mai 2025 - 8:08 am

Mais qui sont ces parasites frustrés de l’ “IGAS” qui se permettent un jugement global sur ce qui n’est pas de leur domaine de compétence ? Qu’ont ils créé comme richesse dans leurs carrières ? Qu’ils commencent au moins par remercier ceux qui les nourrissent.
… et qu’ils passent aux choses sérieuses qui, elles, relèvent de leur domaine: une étude sur l’incompétence des politiques.

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M Jacques Baudouin 3 juin 2025 - 6:44 pm

Vous écrivez : Mais qui sont ces parasites frustrés de l’ “IGAS” ?
Réponse : Des petits hommes gris payés pour emm… ceux qui les nourrissent.

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Jojo 27 mai 2025 - 8:17 am

Ce jugement de l’Igas ne manque pas de sel, un bon humoriste en ferait un sketch, un manager public en charge de gérer un pays dont il participe au déclin, et qui ignore toute concurrence, qui donne une leçon de management à des dirigeants qui évoluent dans des conditions autrement contraignantes que les siennes. Ou bien les dirigeants de l’Igas ont des complexes à gérer ou bien ils ont du temps à perdre.

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Decoster 29 mai 2025 - 9:13 am

Il est probable qu’ils ont les deux.
Il est temps de faire le ménage pour enfin faire des économies….

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PhN1250 27 mai 2025 - 8:34 am

Il est toujours intéressant de présenter une vision externe sur la façon dont sont dirigées les entreprises . Quant aux recommandations préconisées, on peut émettre des réserves sauf si leurs auteurs peuvent justifier d’expériences réussies dans diverses entreprises. En effet , il y a ce qui est bien, et il y a ce qui est réalisable. Par exemple un syndicalisme bien maitrisé peut être une aide au développement de l’entreprise, mais s’il est dévoyé, c’est une arme puissante de destruction. Ainsi le meilleur manager du monde ne fera jamais de la SNCF une entreprise performante au service de ses clients !

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Oncpicsou 27 mai 2025 - 8:40 am

Dans un pays où l’industrie qui crée la richesse ne représente plus que 10% du pib, c’est tous les jours mission impossible. La classe de planqués de la poilitique et de la fonction publique qui ont créée cette situation et qui vit sur leur dos est bien mal venue pour donner des leçons !

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Denis Huneau 27 mai 2025 - 11:21 am

L’Inspection générale des affaires sociales a déjà réussi à travers son omniprésence dans les comptes sociaux de la France à ruiner complètement ce modèle social ; elle sévit également dans le monde du travail.

Sa suppression est une urgence, pour son coût direct et surtout celui indirect de ses actions !

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Desroches 27 mai 2025 - 12:02 pm

Je souhaiterais vivement que l’IREF se saisisse d’une affaire révoltante : la condamnation récente de François ASSELIN, ex secrétaire général de la CGPME, sur la base d’incriminations fallacieuses.
Pétri de principes éthiques, François ASSELIN est le patron que j’aurais rêvé d’avoir lorsque j’étais salarié.
Il a fait l’objet d’un déni de justice visant à le détruire moralement et a saborder sa belle entreprise.
C’est le fait des bien pensants qui maudissent les patrons, surtout lorsqu’ils réussissent, et qui prétendent imposer encore plus d’obligations “sociales”.
Bien que n’y ayant aucun intérêt je suis prêt à faire tout mon possible – et je ne suis pas le seul – pour défendre son honneur et celui de notre pauvre pays.

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Yves Heulenote- Poh 27 mai 2025 - 6:02 pm

Le plus drôle dans cette histoire est que ces Inspecteurs des Affaires Sociales jugent un travail dont ils ignorent tout . Non, ne me dite pas qu’un fonctionnaire est un manageur de qualité . Pourquoi alors serions bous obligés de dénationaliser une affaire dirigée par l’Etat afin de retrouver de la rentabilité . Un exemple ? On parle de la gestion des autoroutes ?

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Michel GAUTRON 28 mai 2025 - 12:22 pm

Bla Bla Bla Bla Bla Bla de fonctionnaires qui ne servent à rien. Comment peuvent-ils donner des leçons lorsqu’on est soi-même si mauvais ! C’est bien français, ca…

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