Au mois d’avril 2023, le sénateur de Paris Julien Bargeton (Renaissance) a remis un rapport à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, sur le financement de la filière musicale en France. Il y préconisait notamment la création d’une taxe de 1,75 % sur les revenus des entreprises de streaming musical, qui devrait rapporter 40M€ destinés à financer le Centre national de la musique (CNM). Ce dernier bénéficie d’ailleurs déjà d’une taxe sur le spectacle vivant lui rapportant la coquette somme de 30 M€.
Mercredi dernier, jour de la fête de la musique, la présidence de la République a annoncé dans un communiqué de presse, qu’il chargeait Rima Abdul Malak de « réunir sans délai l’ensemble des acteurs de la filière, afin de les inviter à déterminer ensemble […] de nouvelles sources de financement internes », faute de quoi la taxe sur le streaming serait introduite au projet de loi de finances examiné à l’automne par le Parlement.
Le modus operandi est à chaque fois le même : une activité culturelle privée se développe, dégage des profits sources de convoitise (60 % des revenus de la filière en l’espèce) et le gouvernement la taxe pour financer l’Etat culturel. Netflix, par exemple, doit désormais consacrer 20 % de son chiffre d’affaires au financement de la production audiovisuelle nationale ou européenne, c’est-à-dire de ses concurrents.
Dans la mesure où cette taxe sera imposée à l’ensemble des entreprises du secteur, c’est bel et bien le consommateur qui devrait en faire les frais et voir le prix de son abonnement augmenter.
Cette décision s’inscrit dans la continuité de la volonté de planification culturelle de l’Etat depuis les années 70 (et surtout les années 80), et dont la création du CNM en 2020 ne fut qu’un jalon supplémentaire.
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Allons donc, il n’y a pas assez de taxes en cette République de voleurs et d’escrocs.