Le wokisme à Strasbourg niveau cours de récréation

On connaissait les balises satellitaires sur les baleines à bosse ou les dauphins ; la Ville écologiste de Strasbourg vient, mutatis mutandis, d’inventer les balises sur les écoliers…

L’information avait été donnée par France Bleu Alsace le 4 novembre, mais elle a pris du temps pour se diffuser, peut-être parce que toute personne normalement constituée pouvait penser à une fake news. Ouest France (6 décembre 2024) vient ainsi tout juste de consacrer un article au sujet.

La mairie de Strasbourg use de sa compétence en matière d’aménagement des cours d’école pour mener une expérimentation. 125 enfants de cinq écoles différentes portent des gilets connectés munis de traceurs GPS afin d’enregistrer leurs déplacements en temps réel. S’agirait-il de lutter contre les enlèvements d’enfants ? peut-être contre les corruptions de mineurs ? ou encore les actes de terrorisme ? Vous n’y êtes pas. Il s’agit, nous explique le quotidien régional, de « mesurer l’impact de l’aménagement des cours de récréation sur la mixité des jeux entre enfants ».

Précisons immédiatement comment ces 125 têtes blondes (pardon : écoliers issus de la diversité) sont sélectionnées. Les enseignants (lorsqu’ils ne sont pas en grève) équipent des enfants volontaires… sans accord parental car les tests sont anonymes !

L’adjointe écologiste à la mairie chargée « des droits des femmes et de l’égalité de genre » expose : « Depuis des années, des recherches ont montré que les cours de récréation sont utilisées de façon inégalitaire. Seuls 20 % des élèves occupent 80 % de l’espace ». Pour quelle raison ? Non, il ne s’agit pas d’une question d’obésité (pardon : de surcharge pondérale due au stress causé par le système capitaliste), mais de « prédominance des garçons au centre » !

C’est que, au centre, se trouvent le plus souvent des terrains de sport, notamment de football ou de basketball. Et il se trouve que, en France, ces sports sont le plus souvent prisés des garçons. Etrangement, jouer au football prend plus de place que jouer aux billes, ce qui est, il est vrai, inacceptable.

Redonnons la parole à notre adjointe « chargée de l’égalité de genre » : « On voit se jouer des rapports de pouvoir ». Elle poursuit : « On espère, en changeant l’espace, prévenir les violences sexistes et sexuelles ». Quant à la directrice de l’école élémentaire interrogée (dont on pensait qu’elle devait respecter une obligation de neutralité), elle fait part de l’ampleur de la tâche : « On lutte quand même contre des milliers d’années de patriarcat ».

Mais comment faire pour qu’il y ait enfin, pour reprendre les termes de la Mairie, « plus d’égalité et d’inclusivité » ? Faudrait-il interdire les cours d’école aux garçons ? ou bien les parquer dans un espace réduit ? ou encore les obliger à jouer à la poupée ? Là encore, notre adjointe est décidément précieuse. Elle explique qu’il faut « former les équipes pédagogiques des établissements scolaires à de nouvelles activités ». Vu le niveau général des écoles publiques dans notre pays, particulièrement en mathématiques, ainsi que l’a récemment souligné Nicolas Lecaussin, on pourrait croire qu’il s’agirait d’insister sur le fait de lire, d’écrire et de compter. Que nenni ! Il convient, nous dit-elle, de former ces équipes (pédagogiques, pas de foot) « à de nouvelles activités à proposer aux enfants comme la roue à jeux inclusifs ou le harcélomètre, qui doit sensibiliser les élèves aux attitudes inadaptées ».

Le coût de l’expérimentation n’avait pas été dévoilé, mais le Journal du Dimanche (14 novembre 2024) parle de centaines de milliers d’euros. Pourtant, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, s’insurgeait il y a peu encore de la baisse du financement de sa ville (qui pratique depuis plusieurs années le « budget genré ») souhaitée alors par le gouvernement Barnier : « La coupe est pleine », « On fait beaucoup d’efforts. On est responsables » (France Bleu Alsace, 16 octobre 2024). On ne saurait mieux dire…