Joe Biden a du mal à faire passer ses réformes. Après des semaines de négociations au sein du parti démocrate, le président américain a présenté ce jeudi un nouveau cadrage de son grand plan d’investissement. D’initialement 3 500 milliards de dollars, ce plan pour réformer « l’Etat-providence » et lutter contre le changement climatique sera finalement de 1 750 milliards sur dix ans. Qui plus est, cet argent sera consacré au soutien de l’activité économique et à des crédits d’impôts, plutôt qu’à des dépenses d’assistanat.
Sont abandonnées les mesures telles que le congé maladie ou maternité payé ou le financement d’études supérieures gratuites pour les boursiers. Les hausses d’impôts sur la fortune, le capital ou les sociétés sont également limitées ou abandonnées.
Ces mesures socialistes sont empêchées par les sénateurs républicains qui les refusent en bloc, et par deux sénateurs démocrates : Kyrsten Sinema et Joe Manchin. Ces derniers, détestés par l’aile gauche de leur parti, semblent être les rescapés d’une époque où les démocrates américains n’étaient pas socialistes. Joe Manchin est désigné par les médias comme « l’homme qui contrôle le Sénat ». Le sénateur avait, en effet, réussi, à lui tout seul, à faire baisser le montant des indemnités chômage inscrites dans le plan de relance américain pour sortir de la crise sanitaire.
Ayant voté en faveur de la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême et souhaitant collaborer avec les élus républicains sur les grands sujets, l’ancien gouverneur de Virginie occidentale et élu sénateur depuis plus de dix ans par les électeurs de l’un des Etats les plus pauvres des Etats-Unis (ce qui donne des hallucinations aux progressistes) semble être, avec sa collègue sénatrice de l’Arizona, les derniers remparts face au socialo-progressisme du Congrès.