Lundi 30 octobre, le Sénat a adopté, par 221 voix contre 82, une proposition de loi de Pascale Gruny, sénatrice LR de l’Aisne, qui prévoit d’interdire l’usage de l’écriture inclusive dans tous les cas où une norme exige la fourniture d’un document en français. Les actes juridiques (qui deviendraient nuls de plein droit), les documents publiés par un organisme public ou un organisme privé exerçant un service public, mais aussi les modes d’emploi, les contrats de travail, les règlements intérieurs d’entreprises, ainsi que les thèses, mémoires universitaires, copies de concours ou d’examens, sont notamment concernés.
Cette idée de mettre fin à une ridicule pratique de politisation de la langue n’est pas nouvelle mais le contexte actuel laisse entrevoir plusieurs indices qui permettent de faire souffler un vent d’optimisme en la matière.
Le président de la République, lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, a prononcé un discours qui dénonce l’écriture inclusive : « dans cette langue [le français], le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets ou des choses pour la rendre lisible ».
Malgré l’opposition feutrée de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, la mesure pourrait rencontrer un certain écho dans la majorité à la Chambre Basse, le député de l’Indre François Jolivet avait d’ailleurs, sous la précédente législature, déposé une proposition de loi allant dans le même sens.
Il ne reste plus au groupe LR de l’Assemblée nationale qu’à reprendre le texte dans sa niche parlementaire du 7 décembre prochain, de faire usage du précieux pouvoir de négociation que l’absence de majorité absolue lui a octroyé et de renvoyer dans les poubelles de l’Histoire un sabir d’ultragauche qui fait honte au grand pays littéraire qu’est l’Hexagone.