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Le programme économique et social du Rassemblement National est toujours aussi inquiétant

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Jean-Philippe Tanguy, le « M. économie » du Rassemblement National, n’a guère rassuré au Grand Jury RTL du 2 mars.

Le Rassemblement National ne l’a finalement pas emporté lors des dernières élections législatives et ce, pour deux raisons principales. La première vient immédiatement à l’esprit : le « Front républicain » qui, une nouvelle fois, s’est dressé face à lui. Mais on a tendance à oublier la seconde : un programme économique et social fort peu convaincant dont l’illisibilité s’est encore accrue lors de l’entre-deux-tours du fait d’un certain recentrage de la part de Jordan Bardella. Ce n’est pas le passage au Grand Jury RTL de Jean-Philippe Tanguy qui sera de nature à rassurer les sceptiques ou les indécis.

Jean-Philippe Tanguy est un ancien proche du très antilibéral Nicolas Dupont-Aignan, dont il a manifestement gardé les réflexes. Député élu de la Somme, il est considéré comme le « M. économie » du RN. Il était donc intéressant de l’écouter, notamment pour savoir s’il y avait eu une évolution du parti depuis l’été dernier.

Les droits de douane brandis par Donald Trump ? Il faudrait que l’Union européenne ne soit plus « le dernier pigeon de la mondialisation ». Le député RN a raillé ceux qui croyaient encore à « la douce mondialisation » et au fait que « le doux commerce existe ». En conséquence, il a prôné une réaction par des droits de douane, mais « intelligents ».

La monnaie en Europe ? « On veut changer le mandat de la Banque centrale européenne pour pouvoir faire de la politique monétaire ».

Les retraites ? Jean-Philippe Tanguy a martelé qu’il fallait « revenir à 62 ans ». Il a jugé que la Cour des comptes avait entériné les chiffres de Marine Le Pen sur le déficit et il s’est moqué de ceux qui pensaient que le déficit était de 50 ou 60 milliards (si ce n’est que la Cour des comptes dirigée par le socialiste Moscovici a feint d’oublier que les retraites des fonctionnaires n’étaient pas financées pour une grande partie).

Mais, tout de même, comment couvrir les retraites à l’horizon 2030 ? Il faut « relancer l’économie française », « relancer la croissance », a vaguement répondu notre député. « Si évidemment la France ne produit pas plus de richesses par habitant, vous êtes obligé de sabrer dans les acquis sociaux, dans le confort des gens ». En bref, Marine Le Pen (citée, comme Jordan Bardella, à moult reprises) a eu raison sur tout : la « réindustrialisation », « la démondialisation », la « lutte contre les rentes ».

L’agriculture ? « On a critiqué une certaine ligne de la FNSEA qui consistait à croire que la mondialisation et l’export par principe étaient une perspective valable pour nos agriculteurs ». « Nous sommes souverainistes sur l’agriculture évidemment », a ajouté Jean-Philippe Tanguy à l’attention de ceux qui ne l’auraient pas compris. « Il est urgent de prendre des dispositions qui protègent le revenu des agriculteurs ».

En bref, si Jean-Philippe Tanguy est ce qui se fait de mieux au RN en matière économique et sociale, il est permis d’être inquiet. Le député a en fait répété les mantras de Marine Le Pen : « démondialisation », étatisme, interventionnisme tous azimuts, nationalisme, protectionnisme, souverainisme. On souhaite bien du courage à Eric Ciotti pour tenter de libéraliser le RN de l’intérieur…

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