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Le métro de Tokyo entre en Bourse

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L’Iref s’en faisait l’écho la semaine dernière : les déclarations se multiplient pour savoir si l’on doit ou non se séparer de nos « bijoux de famille », c’est-à-dire les participations de l’État dans les entreprises cotées en Bourse.

Pendant ce temps-là, au Japon, le gouvernement et la ville de Tokyo, qui détenaient à eux deux la totalité de Tokyo Metro, ont introduit 50% du capital de l’entreprise à la Bourse de Tokyo (TSE).

Cette opération fut un grand succès. L’action a été sursouscrite quinze fois et elle a bondi de 45% le premier jour de sa cotation. Elle a même atteint un plus haut à 1 768 yens (+47%) en cours de séance alors qu’elle avait été introduite à 1 200 yens.

Tokyo Metro a tout fait pour séduire les petits porteurs en leur proposant des avantages comme des billets de métro gratuits, des entrées dans son musée et son terrain de golf, de garnitures « tempura » (fritures) gratuites dans les magasins de nouilles du groupe… dès 200 actions achetées. Mais ce sont surtout les promesses de rendement qui ont attiré les investisseurs : les revenus de Tokyo Metro sont réguliers, non dépendants des cycles économiques, la marge d’exploitation anticipée pour 2024 est de 22%. Bref, tout est en place pour que l’action verse de substantiels dividendes chaque année.

L’argent récolté par les deux actionnaires historiques (près de 350 milliards de yens) est promis à la région de Fukushima pour financer sa reconstruction.

Une telle opération serait-elle possible en France ? Probablement pas, tant le métro parisien fait pâle figure à côté de son homologue japonais. Le transporteur nippon est d’une ponctualité sans faille, les rames comme les couloirs sont d’une propreté immaculée, les trains sont comme neufs, les employés sont toujours d’une tenue impeccable, etc. Mais surtout, la société Tokyo Métro est rentable et distribue chaque année des dividendes alors que la RATP est financée par ses clients pour moins de 50% de ses charges !

Quel usager de la RATP serait prêt à acheter des actions du transporteur ? Qui oserait mettre un kopeck dans une entreprise où les employés travaillent peu, partent tôt à la retraite, sont excessivement bien payés et sont prêts à faire grève à la moindre contrariété ? Sûrement pas le contribuable qui a lu le dernier rapport de la Cour des comptes sur l’entreprise publique. La Cour s’interroge sur les importants travaux de régénération que la RATP aura à réaliser sur son réseau dans la prochaine décennie, dans un contexte financier contraint du fait des investissements déjà consentis pour les extensions de lignes et le renouvellement du matériel roulant. Il sera nécessaire, toujours selon les magistrats financiers, de réaliser des « gains de productivité pour garantir le maintien d’un haut niveau de service ».

Rien qui donne envie d’investir dans un groupe qui se qualifie pourtant sur son site web de « partenaire de confiance des villes et des territoires, en France et partout dans le monde ».

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