C’est entendu, les escroqueries sur internet sont un fléau. Du phishing (ou hameçonnage) à la pyramide de Ponzi en passant par l’arnaque au président et l’usurpation d’identité, les occasions de se faire flouer, voire de se faire siphonner ses comptes bancaires, se multiplient.
Même si les Français sont conscients du danger, ils sont encore trop nombreux à tomber dans les pièges dressés par des escrocs qui utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées. Le Gouvernement a donc décidé de s’attaquer au problème. Le ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barrot, a déposé un projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN), examiné par l’Assemblée nationale depuis mercredi 4 octobre 2023.
Ce texte contient nombre de dispositions inquiétantes quant à l’avenir de la liberté d’expression en France. Il tente, en effet, de réintroduire les mesures de la loi Avia censurées par le Conseil constitutionnel.
S’agissant de la lutte contre la fraude en ligne, le texte veut contraindre les développeurs de navigateurs web à créer les moyens de bloquer obligatoirement les sites internet figurant sur une liste fournie par le Gouvernement et intégrée directement dans le navigateur.
Les développeurs de navigateurs (Google Chrome, Safari, Firefox, Microsoft Edge, etc.) sont vent debout contre ce projet de loi, avec des arguments qui méritent d’être entendus. Pour eux, les systèmes de protection contre les logiciels malveillants et l’hameçonnage les plus utilisés que sont Safe Browsing de Google et Smart Screen de Microsoft remplissent parfaitement leur office. Ces outils ne bloquent pas les sites web, mais se contentent d’avertir les utilisateurs des risques encourus, leur laissant la possibilité d’accéder aux sites si tel est leur choix.
Forcer les navigateurs à créer des fonctionnalités permettant de bloquer des sites web au niveau du navigateur est évidemment un grand danger. Aujourd’hui, bien sûr, il ne s’agit que de sites malveillants. Mais qu’en sera-t-il demain ? Nous savons que des députés s’apprêtent à déposer une proposition de loi visant à censurer les propos jugés « climatosceptiques » dans les médias. Comment alors ne pas imaginer qu’un jour le Gouvernement établisse une liste noire de sites « climatosceptiques » et demande leur blocage par les navigateurs web ? Puis il pourrait y avoir une liste de sites qui s’opposent à la propagande LGBT, critiquent l’islamisme ou dénoncent l’idéologie antiraciste ! Car, on le sait, avec Emmanuel Macron, la tentation autoritaire n’est jamais bien loin.
Espérons qu’une majorité se dégagera pour ne pas voter ce texte dangereux pour nos libertés.
4 commentaires
Tout ceci est vraiment très inquiétant pour la liberté d’expression !
Dangereux pour la démocratie d’autant que l’exemple de l’escroquerie à grande échelle vient aujourd’hui des Etats dont la République de France en est le porte drapeau avec des taxes, surtaxes et autres prélèvements plus ou moins déguisés sans oublier le pillage des caisses sociales de ceux qui travaillent.
C’est un projet aussi stalinien qu’anticonstitutionnel.
À notre époque, l’État « nounou » (c’est-à-dire le rétablissement du servage par les chèques) peut désormais tout faire si il ouvre un parapluie sécuritaire, écolo ou woke pour foncer franco dans l’impérialisme arbitraire : la propagande ne suffit plus, maintenant la censure !