Depuis quatre ans, les cabinets de conseil By.O et Cubik demandent à OpinionWay de leur établir un « Baromètre de la souveraineté » dont l’objectif est de mesurer le niveau de criticité des ressources et de dépendance vis-à-vis de l’étranger, ainsi que d’identifier la tendance à la relocalisation et ses freins.
La 4ème édition de ce baromètre vient d’être publiée. S’agissant de la relocalisation en France des activités les plus critiques des 501 entreprises françaises interrogées, de toutes tailles et tous secteurs, les résultats sont sans ambiguïté. En effet, 94% des entreprises interrogées affirment que la relocalisation n’est pas à l’ordre du jour. C’est 6 points de plus qu’en 2024 !
Comme l’année dernière, les coûts de production et de logistique sont spontanément cités comme un frein majeur à un mouvement de relocalisation. C’est d’ailleurs l’obstacle qui arrive tête depuis les quatre années d’existence du baromètre. Mais, alors qu’il n’était mentionné que par 17,5% des sondés en 2022 et 2023, il recueille désormais 32,5% des suffrages (+86%).
En deuxième position viennent la fiscalité et la réglementation, citées par 22,5% des entreprises interrogées. Ce thème connaît une progression spectaculaire puisqu’il n’était évoqué que par 2,5% des sondés en 2023 (+800%). Les contraintes environnementales et écologiques arrivent en sixième et dernière position comme les années précédentes, mais alors qu’elles n’étaient pas désignées comme un obstacle à la relocalisation en 2024, elles recueillent 7,5% des avis en 2025.
La concurrence internationale et l’accès aux marchés (17,5%) d’une part, et la question du financement et des investissements (12,5%) d’autre part, sont aussi signalés comme des freins majeurs et sont en forte hausse (respectivement de 600% et 400%). En revanche, le manque de compétences et de ressources humaines n’apparaît comme un problème que pour 7,5% des entreprises interrogées (contre 2,5% en 2024).
Tous ces chiffres montrent que l’appréciation de la situation française par les dirigeants d’entreprise s’est dégradée cette année. Sans doute cela tient-il à l’arrivée massive à l’Assemblée nationale de députés élus sur un programme dangereux pour les entreprises et à l’instabilité gouvernementale depuis la dissolution. Mais le baromètre montre surtout que les freins à la relocalisation s’aggravent car les gouvernements précédents ont été incapables de s’attaquer vraiment aux maux français (dette, déficits, retraites, bureaucratie, fiscalité, écologisme, etc.). Et ce n’est pas le budget Bayrou de 2025 qui risque de faire changer d’avis les dirigeants d’entreprise.
Ces résultats viennent confirmer que l’attractivité de la France s’est dégradée depuis le mois de juin 2024.