Le clan présidentiel est pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté, il y a le Rassemblement National (RN) qui progresse d’élection en élection. Et de l’autre côté, il y a les déficits et les dettes publics, chaque jour, plus importants, qui réduisent la marge de manœuvre du pouvoir.
Distribuer de l’argent à la volée pour acheter les voix des milieux populaires n’a pas fonctionné. Et les caisses étant vides, il sera difficile pour le clan Macron de dépenser à tout-va à l’aube de la présidentielle de 2027.
La seule solution trouvée à ce jour est donc de faire peur. Peur avec la perspective d’une arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée dans trois ans. Le moins que l’on puisse dire est que la macronie a sorti la grosse artillerie. Pas un jour ne passe sans que l’on entende la petite musique sur les dangers que présente le parti d’extrême-droite.
En février, dans une interview à L’Humanité, Macron affirmait que le RN ne s’inscrivait pas dans l’arc républicain. Gabriel Attal a repris l’antienne en déclarant que « les premières victimes du Rassemblement national, ce sont les classes moyennes ». Quant à Valérie Hayer, la tête de liste du parti Renaissance pour les élections européennes de juin prochain, elle espère attirer les électeurs en disant que le projet du RN est de « détricoter et affaiblir l’Union européenne ». Pas sûr que ça marche !
Du côté des députés Renaissance, on fait également feu de tout bois. L’année dernière, ils ont créé une « task force anti-RN » pour dévoiler le « vrai visage » du parti lepéniste. D’autres élus prennent des initiatives plus subtiles. C’est le cas de la députée de Paris Astrid Panosyan-Bouvet. Elle a créé un groupe de réflexion transpartisan avec Stéphane Viry (LR) et Dominique Potier (PS), intitulé « Travail en commun » afin de « repenser le thème du travail à la lumière des transitions numériques et écologiques ». Ce groupe réunit des députés de tous bords. Ou presque, puisque les RN n’y sont pas conviés, alors que les LFI le sont ! Manifestement, la majorité présidentielle craint la peste (le RN), mais accueille le choléra (LFI) avec bienveillance.
Mme Panosyan-Bouvet avoue qu’elle s’intéresse aux sujets liés au travail – emploi des seniors, pénibilité, accidents du travail, partage de la valeur, etc. – parce que le RN s’en empare. Elle se dit plutôt opposée à la nationalisation de l’assurance chômage (au contraire du Premier ministre), car on ne sait pas dans quelles mains elle pourrait tomber en 2027 !
Il apparaît clairement que la majorité présidentielle n’a pas d’arguments rationnels, ni de programme, pour contrer le RN. Il est vrai que les deux partis sont étatistes.
4 commentaires
en effet la macronie a un regard bienveillant pour melenchon tout en méprisant ce populo mais n’oubliez qu’il lorgne sur certains membres du RN comme bardella on est jamais trop machiavélique pour garder le pouvoir
Normal cette stratégie de la part des macronistes ! Vous vouliez quand même pas qu’ils parlent de tout ce qui ne va pas en France et de la litanie de leurs échecs ou des positions totalement déplacées de leur chef ! Ils ont été formés à l’ENA et ils ont bien appris à faire diversion au lieu de régler les problèmes ! « Mettre la tête dans le sable » telle pourrait être leur devise !!!
Last but not least, aucun d’entre eux ne brille par son courage. N’est pas De Gaulle qui veut !
On attend avec impatience le programme de renaissance mais pour le moment rien…..
La stratégie qui consiste à canonner à tout va le programme d’un parti d’opposition (qui au passage n’a jamais encore exercé de responsabilité) à seule fin de tenter de masquer son propre bilan, calamiteux au demeurant… est éculée et contre productive… Au secours, ces gens aux abois sont devenus fous !