Selon une note du Centre de recherche et d’expertise sur l’économie mondiale (CEPII), le déficit de la balance commerciale (85 Mds€ l’année dernière) a principalement été alimenté, ces 20 dernières années, par les délocalisations des multinationales françaises. Si aujourd’hui elles exportent plus qu’elles n’importent, le ratio tend de plus en plus à l’équilibre.
Pour être plus précis, l’apport de celles-ci au solde commercial des biens est passé de 4 à 2 % du PIB entre 2000 et 2018, même si elles continuent à représenter 46 % des exportations contre 31 % des importations. Il faut y voir un résultat de la politique du « champion national » qui, si elle a affaibli les entreprises de taille intermédiaire (ETI), dont le tissu est bien moins dynamique en France qu’en Allemagne, a aussi eu le mérite de créer des sociétés aptes à survivre dans une économie mondialisée.
Comme les grands groupes français continuent à faire des bénéfices en dehors du territoire national, la balance commerciale est rééquilibrée au niveau de la balance des paiements par les revenus qu’ils rapatrient en France (ainsi que par la balances des invisibles).
Toutefois, contrairement aux délocalisations de proximité opérées par les industriels allemands, les délocalisations françaises n’ont pas permis de conserver une part significative des chaînes de valeur dans notre pays et des pans entiers de l’industrie, comme le textile ou la sidérurgie, ont complétement disparu.
Aussi, même si la balance des paiements est à l’équilibre, une large partie de la valeur ajoutée est créée hors de France et ne contribue pas ou peu à l’emploi des Français.
C’est la conséquence de notre fiscalité confiscatoire, notamment celle du travail et celle relevant des impôts de production fonctionnant comme une taxe à l’exportation. D’ailleurs, le Conseil d’analyse économique avait relevé, il y a quelques années, que la contribution sociale de solidarité des entreprises (C3S) faisait diminuer nos exportations de 1 %.
4 commentaires
Est-il besoin de préciser, qu’en plus de nos « taxes à l’exportations » décrites dans l’article, nous gouvernements financent les économies d’autres pays tel que la chine, par exemple en subventionnant leurs exportations à travers des primes « écologiques » ? En effet les véhicules électriques, les batteries et autres composants électroniques viennent en majorité des ces pays….. l’état fait des chèques « sans provision » (en creusant la dette) , au nom d’une certaine écologie pour « favoriser » ces produits. Heu, on ne marcherait pas sur la tête ? alors la question est : au lieu de donner des primes, ne serait-il pas plus pertinent de baisser les impôts de production et charges ?
Cher Monsieur,
Vous soulevez un sujet intéressant hélas peu documenté. Il serait intéressant de savoir quels sont l’origine géographique des produits subventionnés.
Bien à vous,
Bonsoir, l’origine des produits « subventionnés » est bien entendue diverse. En ce qui concerne les véhicules électriques, tous les véhicules électriques ont été subventionnés, qu’ils soient « made in USA ou China ». Les règles ont changé, avec un plafond de prix, mais en général pour les véhicules « d’origine européenne » dans la plupart des cas, les batteries sont d’origine chinoise, l’électronique d’origine taiwanaise et on trouve aussi des véhicules complètement chinois badgés d’une marque européenne…. (MG, Dacia, Volvo). On constate, hélas, que les aides et/ou subventions ont toujours un effet pervers. cordialement.
Mais comment voulez-vous créer de la richesse au sens noble dans un Pays socialo communiste comme la France, dont les dépenses publiques représentent 70 % du P.I.B. ?????? Le déficit de la balance commerciale ne peut que bondir. Point n’est besoin de faire de grandes recherches !!?