La Cour des comptes a publié un rapport étrillant la gestion de quelque trois milliards d’euros de dépenses (soit l’équivalent d’un an de budget classique) engagées par l’État en faveur de la culture, à titre exceptionnel, pendant la période 2017-2023.
Son titre, « les crédits exceptionnels à la culture et aux industries créatives : des moyens considérables, une logique de guichet, un contrôle insatisfaisant », est en lui-même assez parlant. Les fonds, provenant à parts à peu près égales du plan de relance et du PIA 4 (programme d’investissements d’avenir), ont essentiellement servi à financer des travaux qui auraient dû être couverts par leur budget habituel alors qu’ils étaient censés soutenir l’innovation. Par ailleurs, le reliquat de crédit non-utilisé après la fin de la crise sanitaire n’a pas été restitué à l’État.
BPI France et la Caisse des dépôts et consignations sont aussi vertement fustigées pour avoir mal contrôlé la solidité économique des entreprises récipiendaires de l’argent public (des canards boîteux en somme), ce dernier ayant également servi à financer des activités dont les sujets, « les produits de consommation éthique de l’industrie de la confection », ou les « actifs virtuels sur le marché de la mode », sont assez éloignés de leur cible d’origine.
Globalement, l’objectif de transformation et de modernisation du secteur des industries culturelles n’a pas été atteint, une conclusion commune à d’autres domaines des politiques publiques économiques, comme celui des efforts de relocalisation des industries sur le territoire national, où l’État a échoué à conduire une action efficace. Plutôt que de subventionner, les pouvoirs publics gagneraient à laisser les acteurs de la filière s’organiser comme ils l’entendent en abaissant les contraintes fiscales et normatives qui pèsent durement sur leurs activités.
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Soyons lucides, les crédits à la culture sont une expression cachée du clientélisme politique. On dira, aujourd’hui, qu’il vaut mieux avoir les « influenceurs » avec soi !
La culture ne se ‘finance pas » elles « EST ».
Un véritable artistes vit de son art sans subventions … ou fait autre chose. Les artistes « amateurs » m’émeuvent souvent plus que les « pros » !
Et qui n’a pas un jour pesté contre ces « comiques professionnels », à la radio, qui ne font rire… que les présentateurs!
L’action de l’état devrait se limiter aux infrastructures (théâtres, musées, entretien du patrimoine, etc.), et laisser les artistes libres d’exercer leur art, d’en vivre … ou pas.
Existe t il un autre domaine dont l’essence suprême est la liberté et qui soit plus contraint par les subventions?