L’Organisation mondiale du commerce a été créée pour protéger les règles du libre-échange afin de répandre la prospérité. Maintenant, elle est devenue une organisation pour attaquer l’innovation américaine. C’est le cas de l’accord de vendredi entre les 164 membres de l’OMC qui permet aux pays en développement, dont la Chine, de voler la propriété intellectuelle des vaccins contre le Covid. La Maison-Blanche le considère comme une victoire diplomatique. Mais c’est une énorme défaite pour les intérêts nationaux américains qui profitera à la Chine et créera un précédent qui portera atteinte à la protection de la propriété intellectuelle. Cela a commencé à l’automne 2020 lorsque l’Inde et l’Afrique du Sud ont soumis une résolution visant à suspendre la protection de la propriété intellectuelle pour les vaccins, les traitements et les tests Covid. Ils ont rapidement rallié des progressistes qui se sont plaints d’un manque « d’équité ». Mais les États-Unis et l’Europe avaient financé le développement de ces technologies dans les pays pauvres.
Cédant aux pressions de la gauche, le président Biden a approuvé une dérogation à la propriété intellectuelle. Il a également trompé ses alliés européens qui se sont opposés à la distribution de brevets alors que les fabricants de vaccins avaient déjà envoyé des milliards de doses dans les pays en développement. Aujourd’hui, le monde est inondé de doses de vaccins et des dizaines de millions sont jetées parce que les pays à faible revenu manquent d’infrastructures de santé pour les distribuer. Cela rend l’accord de l’OMC d’autant plus déroutant. Les règles de l’OMC établissent déjà un processus d’octroi obligatoire de licences de brevets pour les médicaments dans les pays en développement lors d’urgences de santé publique. Ces règles exigent une procédure régulière et une compensation équitable pour les fabricants de médicaments. Elles protègent également contre la divulgation publique de données d’essais cliniques qui incluent des secrets commerciaux. Le nouvel accord annule ces règles.
Rien de juridiquement contraignant n’empêche donc désormais la Chine de voler la technologie américaine de l’ARNm, de l’utiliser pour développer ses propres vaccins, y compris pour d’autres maladies, puis de les vendre sous leurs propres marques. L’accord dure cinq ans et pourrait donc potentiellement couvrir un futur vaccin combiné à ARNm contre le Covid, la grippe et le virus respiratoire. C’est ainsi qu’on tue l’innovation.