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Investissements aux États-Unis : l’État n’a pas à dicter sa loi

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Emmanuel Macron a beau clamer son attachement à l’économie de marché, son appel aux dirigeants français à suspendre leurs investissements aux États-Unis trahit un réflexe fondamentalement dirigiste. Réunis le 3 avril à l’Élysée dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec Washington, les grands patrons ont été sommés, poliment mais fermement, de privilégier la guerre commerciale. Certains, médusés, ne se sont pas gênés pour exprimer leur agacement : « Il est hors de question d’arrêter d’investir aux États-Unis, surtout dans le marasme économique actuel. »

Le message est d’autant plus consternant que le gouvernement affirme vouloir respecter la liberté d’entreprendre, tout en estimant nécessaire de faire de la pédagogie auprès des chefs d’entreprise — comme si ces derniers avaient besoin de la tutelle de l’État pour prendre des décisions. L’État n’a ni la légitimité, ni la compétence pour dire aux entreprises où elles doivent investir. Les groupes concernés ont des salariés, des clients et des actionnaires à respecter. Ils opèrent dans un environnement mondialisé, où la recherche du profit compte bien plus que les postures politiques. Demander à Dior de repousser l’ouverture d’une boutique à New York ou à Pernod-Ricard d’interrompre un projet industriel de plusieurs centaines de millions dans le Kentucky ce n’est pas du discernement ni du civisme, c’est un obstacle technocratique déconnecté de toute logique économique.

Plutôt que de chercher à brider les entreprises françaises afin d’entretenir un rapport de force illusoire avec Washington, il serait plus cohérent de s’aligner sur la ligne défendue par Ursula von der Leyen, qui plaide pour une multiplication des accords de libre-échange, ainsi que pour une exemption totale et réciproque des droits de douane sur les produits industriels. C’est par l’ouverture des marchés, et non par le protectionnisme, que l’économie française se renforcera.

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3 commentaires

poivre 10 avril 2025 - 8:32 am

“Les groupes concernés ont des salariés, des clients et des actionnaires à respecter.”
Actionnaires que le pouvoir macroniste méprise au plus haut point quand il augmente de 50% la taxe “hollandaise” sur l’investissement en titres d’entreprises !

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Yves Heulenote- Poh 10 avril 2025 - 5:59 pm

Aussi lamentable que les propos de Lombard qui demande des investissements patriotes. Mais de quoi se mêlent – ils ? S’il s’il s’agissait de chefs d’entreprises , on s’en serait aperçu et la France ne serait pas dans cet etat

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Jean-Aymar de Sékonla 11 avril 2025 - 10:28 am

Rions un peu: et si la France ripostait en devenant un paradis fiscal pour attirer les entreprises américaines?

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