A la suite de la remise du rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) à la Première ministre Élisabeth Borne, le gouvernement a validé un plan massif d’investissements dans le ferroviaire à horizon 2040, suivant en cela les préconisations du PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.
La somme déboursée, 100 Mds€ (financés par l’Etat et les collectivités), est supérieure de moitié à celle prévue par le cadrage budgétaire actuel. A rebours des orientations des politiques publiques de ces cinquante dernières années, le plan entend se concentrer sur les transports du quotidien, notamment via la création de RER métropolitains dans les grandes villes de province.
La volonté affichée par l’exécutif est de mettre en œuvre une planification écologique pour faciliter notamment le « report modal » de la route vers les transports en commun. A ce titre d’ailleurs, la cheffe du gouvernement exclut la réalisation rapide de « projets structurants très attendus par certains, (…) routiers ou autoroutiers » ; chacun est dès lors en droit de se s’interroger sur la cohérence d’une telle annonce avec l’objectif de décarbonation des transports couplé à l’interdiction à la vente de véhicules thermiques en 2035.
Notons également que le ciel s’annonce lourd de menaces pour les entreprises du secteur aérien et les sociétés concessionnaires d’autoroutes à l’endroit desquelles la Première ministre a poliment déclaré, sans plus de détails, qu’elles seraient mises à contribution.
Alors même que le modèle économique de la SNCF avait été vertement critiqué par le Sénat en 2022, l’Etat choisit d’investir prioritairement dans les activités les moins rentables de l’entreprise : les transports régionaux. Comme nous l’avions évoqué, le coût de roulage des TER français est de 60 % supérieur au coût allemand, du fait notamment de leur absence d’ouverture généralisée à la concurrence.
Plutôt que de prévoir des investissements publics considérables en faveur du rail, pourquoi ne pas transférer au secteur privé de nombreuses lignes en échange d’engagements d’investissements. Sur un marché oligopolistique par nature, la libéralisation aurait ceci de salutaire qu’elle remettrait en cause les privilèges des agents et engendrerait la baisse du prix du billet pour le consommateur. Alors seulement celui-ci serait mécaniquement attiré vers le transport collectif via sa compétitivité et non uniquement du fait des injonctions médiatiques récurrentes des pouvoirs publics.
6 commentaires
NON seulement 100 Mds€ mais aussi de nouvelles taxes locales surtout sur les propriétaires et entreprises pour payer de nouvelles lignes TGV dans certaines régions ! La SNCF est un gouffre sans fond et ces gens là se permettent encore de faire grève ! pour autant qu’ils sont encore parmi les employés les mieux lotis de France !
On peut même aller plus loin dans la réflexion car comme gouffre financier on a avant tout tous les transports publics nationaux et locaux, l’Energie en général et puis tout ce qui est public et ce sont ceux qui font grève ! Dans le pays déjà le plus taxé au monde rien ne suffit à toute cette grosse bouillie publique qui ne cesse de gonfler, de taxer et de contraindre les autres d’autant que dans cette bouillie plus rien ne fonctionne ! Et aucune mesure n’est prise pour que cela aille mieux dans un proche avenir bien au contraire, Les festivités publiques vont encore à la vitesse des TGV sur des rails pourris ! sans oublier le gouffre des JO qui va finir par tout détruire pour le seul plaisir du prince de la Destruction
Scandaleuse distortion de concurrence avec l’aérien!
Il faudrait prendre le modèle allemand où suisse où beaucoup de petites lignes sont privées et sont fort bien gérés.
La SNCF renflouée alors quelle affiche 2,4 milliards de bénéfice en 2022
On aimerait comprendre
Mais La dette s’élève quant à elle à 24,4 milliards d’euros. Madame BORNE se moque des milliards injectés puisque c’est le contribuable qui paye !
Chaque métropole devrait avoir la charge et la responsabilité des mobilités sur son territoire
Coordonner tous les transports publics pour optimiser et inciter toute la population à prendre ces moyens communs.
Donc ramener au niveau régional ou métropole ( pas gagné en France napoléonienne !! )
Cette entreprise, actionnaire public régional ou métropolitain, devrait être gérée comme toute entreprise privée avec un statut privé, en particulier pour ses employés et ses retraites.
Toute délégation doit se faire par sous territoire et globale multimodale ( pas de transfert des pépites uniquement)