Dans une situation critique, l’électricien français va mettre en œuvre une augmentation de son capital de 3,1 Mds€, dont 2,7 Mds€ apportés par l’Etat actionnaire. C’est davantage que ce qui était prévu mi-février, lors de la présentation des résultats annuels (2,5 Mds€ dont 2,1 Mds€ souscrits par l’Etat). Du 23 mars au 1er avril, une première période de vente de nouvelles actions, au prix unitaire de 6,35€, sera ouverte pour un apport total de 500 M€.
Le groupe est, en effet, pris en tenaille par une dette colossale de 43 Mds€ et la nécessité d’engager des investissements massifs pour le carénage de ses centrales.
Le bilan de l’entreprise pour l’année 2022 s’annonce catastrophique : 11 Mds€ de résultats seront amputées à cause de la mise à l’arrêt de plusieurs réacteurs et 8 autres le seront à cause du bouclier tarifaire énergétique imposé par le Gouvernement et destiné à limiter la hausse du prix de l’électricité à 4%. EDF a, en effet, été forcée de vendre de l’électricité moins cher que le prix du marché à ses concurrents (46,2€ le mégawatt contre 257€ le mégawatt).
Pour faire face a cette crise de taille, que la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie n’a fait qu’aggraver, la société va céder pour 3 Mds€ d’actifs, ce qui s’avère manifestement insuffisant puisque l’Etat doit intervenir pour sécuriser la situation financière du groupe et maintenir sa capacité d’investissement.
C’est donc bien le spectre d’une renationalisation d’EDF qui se profile, comme annoncé par le candidat Macron lors de la présentation de son programme la semaine dernière. Le projet Hercule, de scission du groupe en deux entités, dont l’une regroupant le nucléaire et demeurant publique et l’autre étant privatisée, est toujours à l’arrêt, faute d’accord avec Bruxelles.
Quant aux consommateurs et contribuables français, ils attendent toujours la fin des privilèges des agents de l’entreprise publique (2,3 Mds€) !
3 commentaires
E.D.F. ou Encore Du Fric ou Entreprise Défiant (la) Fable, en effet pour Voltaire : » les fables sont l’histoire des temps grossiers ».
juste des données du rapport « officiel » 2020:
– C.E. 700 millions € car sur C.A. et non masse salariale – participation 280 millions € – cout chargé du personnel 86 580 € an – avantages sur le prix de l’énergie – toujours plus – toujours plus – . .. ….,
– une partie des retraites très très avantageuses payées par les consommateurs
– les contribuables payent 8305 millions de subventions en 2020.
l’on se moque du monde
donc tout va bien.
C’est quand même incroyable. Edf a besoin d’argent et c’est à nouveau les contribuables qui vont payer les pots cassés. Edf pourrait utiliser l’argent du comité d’entreprise pour couvrir sa dette, réduire les avantages des salariés et augmenter l’âge des départs à la retraite de l’ensemble du personnel. Maintenant ils vont mettre des actions sur le marché et faire croire aux petits porteurs que cela est une bonne affaire et le lendemain l’action ne vaut plus rien. Bravo c’est ce que l’ont appelle prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages. Mais à force d’être pris pour des cons sommes nous pas vraiment devenus des cons?
Ca, c’est de la gestion d’Etat, ni plus, ni moins. On le sait depuis la nuit des temps et pourtant on continue avec les mêmes, politiciens s’entend. Il est impératif de retrouver notre souveraineté, de remettre les pendules à l’heure (comme le fait l’IREF) et repartir avec un projet à tenir sur les 30 prochaines années quel que soit le dirigeant élu. Il faut aussi rétablir la notion de haute trahison pour ces individus qui nous dirigent.