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Désengorger les urgences grâce à des centres de soins privés

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Pour répondre à la crise des urgences, une nouvelle offre a émergé : des centres de soins privés qui appartiennent à des réseaux comme celui de la Smuca, du groupe CMSI ou d’Urgencemed, ou qui sont créés par des cliniques privées comme Ramsay ou Vivalto. Ils proposent généralement deux types de services : des « services d’urgence autorisés » pour les pathologies les plus graves et des « services de soins non-programmés » (SNP) pour les pathologies sans risque vital. Pour Frédéric Pochet, cofondateur du réseau Smuca, ces centres privés sont le maillon manquant entre la médecine de famille et les services d’urgences débordés. Ils ont en effet la particularité d’être ouverts tard le soir et le week-end. Tout le monde est gagnant : les patients qui bénéficient d’une plus grande disponibilité, et les professionnels qui n’ont plus à se soucier des tâches administratives ou logistiques (site-internet, contrats de remplacement, planning, etc.). L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle des médecins est davantage respecté : dans les centres de la société 7/7 par exemple, les semaines de travail peuvent être réparties sur trois journées de 13h.

Ces initiatives privées sont particulièrement bienvenues quand on sait que seuls 20 % des patients admis aux urgences publiques sont hospitalisés. Mais elles sont difficilement tolérables pour l’Assurance-maladie. Dans un rapport publié en juillet, elle prétend que certains centres auraient « une pratique d’optimisation peu compatible avec les règles de prise en charge » ou auraient pour effet de désorganiser les territoires. En décembre 2024, la Sécurité sociale ne prendra plus en charge les consultations majorées la nuit et le week-end. Dépendants des tarifs imposés par l’administration, des centres privés n’auront plus d’autre choix que de fermer leurs portes à 19h : « Je ne vois pas comment nous pourrons continuer à attirer des médecins urgentistes le week-end si nous ne pouvons pas les payer mieux qu’un jour de semaine » se plaint Maeva Delaveau, médecin généraliste chez Urgent Care. Il semblerait que l’administration préfère des urgences saturées à des centres privés qui prospèrent hors de ses tentacules. Ces entreprises nous rappellent, pourtant, à quel point il est urgent de donner plus de liberté aux initiatives privées dans la sphère médicale et de mettre fin au monopole de la Sécurité sociale. Autant dans l’intérêt des praticiens que dans celui des patients.

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