Le journal Les Echos nous apprend comment l’existence d’une « économie noire-américaine » florissante a renforcé l’attractivité d’Atlanta depuis plusieurs années.
Ce succès viendrait du fait que la discrimination positive y aurait été largement appliquée, ce qui aurait favorisé la création d’une « économie noire » tournée vers des activités à plus forte valeur technologique – depuis 5 ans, Atlanta compte tous les ans 55 000 nouveaux diplômés afro-américains en sciences ou en ingénierie, une progression sans égale ailleurs sur le territoire américain. Cette économie communautaire, faite par et pour les Afro-Américains, trouva en Maynard H. Jackson (1938-2003), premier maire noir d’Atlanta élu en 1973, l’un de ses plus grands promoteurs. Celui-ci aurait en effet, dixit Les Echos, « redistribué le pouvoir économique » en imposant une vaste politique appelée outre-Atlantique affirmative action.
Si l’on peut se réjouir de ce qu’il y ait aujourd’hui de plus en plus de diplômés au sein de la communauté noire dans des villes comme Atlanta, on peut en revanche légitimement s’inquiéter du retour de certains replis communautaires, précisément favorisés par la discrimination positive. Si l’on veut encourager les Afro-Américains à prospérer, il nous semble que revenir aux enseignements de quelqu’un comme Frederick Douglass (1818-1895) – ancien esclave devenu le type même du self-made man – serait en une bien meilleure chose à faire. Il avait demandé devant la Massachussetts Anti-Slavery Society, en 1865, qu’on « laisse tranquille » l’Afro-Américain, et qu’on lui donne « une chance de se tenir sur ses propres jambes ». C’est certainement en ayant la possibilité de « marcher sur ses deux jambes » que l’entrepreneur d’Atlanta Herman Russell (1930-2014) réussit à passer de la misère à la richesse : de simple cireur de chaussures, il parvint en effet à bâtir un véritable empire dans la promotion immobilière, la H. J. Russell & Company. Les jeunes Afro-Américains ne doivent pas s’y tromper : c’est en s’inspirant de gens comme ces grands self-made men américains que furent Benjamin Franklin et Frederick Douglass qu’ils pourront réussir dans la vie, non en exigeant toujours plus de discrimination positive à leur profit.
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Toujours rien de nouveau …