Boris Johnson devrait s’inspirer de Margaret Thatcher

Pénuries d’essence et de produits de première nécessité, comme le lait, le Royaume-Uni n’avait plus connu une telle situation depuis bon nombre d’années. Le prix de l’énergie explose (comme ailleurs en Europe) et l’approche de l’hiver effraie les consommateurs. On fait appel à l’armée pour la livraison de fuel et d’essence et on augmente les prix. Or, cela entraînera une augmentation de l’inflation qui a déjà atteint 3% en glissement annuel en août. Le gouvernement a délivré des visas temporaires pour les chauffeurs de camions mais peu de demandes ont été satisfaites. Les anti-Brexit se frottent les mains et accuse la sortie de l’UE d’être à l’origine de tous les malheurs d’aujourd’hui. Or, ce qu’il faudrait mettre en cause, c’est la politique économique ambigüe de Boris Johnson.

Il avait annoncé des mesures libérales qui feraient pâlir d’envie même Singapour. A la place, il a aggravé la bureaucratie qui aurait dû prendre fin lorsque la Grande-Bretagne a quitté l’Union européenne. Les employeurs sont confrontés à des normes environnementales contraignantes et à des charges plus élevées pour financer davantage de dépenses sociales. Johnson a appliqué aussi des mesures anti-libérales comme l’augmentation des aides d’Etat pour l’industrie, le financement à hauteur de 800 millions de livres sterling d’une nouvelle agence étatique pour les investissements industriels, la mise en place d’une « Buy British rule » qui implique davantage de mesures protectionnistes. Alors que le système de santé NHS subit de graves dysfonctionnements, les Tories ont préféré augmenter son financement de 1 milliard de livres plutôt que d’effectuer des réformes structurelles. Boris Johnson pourrait se rappeler qu’à sa place, il y a 40 ans, Mme Thatcher faisait le contraire : elle libéralisait le pays pour le redresser.