Patrice Huiban, saint-cyrien, ancien officier de l’armée de Terre puis haut fonctionnaire, enseigne l’économie de la Défense à Sciences Po Paris et travaille comme cadre dirigeant dans le secteur privé. Il publie Osons changer le modèle français, aux éditions l’Harmattan.
Votre livre est presque un programme présidentiel. A qui le destinez-vous, ou en quelle qualité y écrivez-vous ? Comptez-vous vous présenter en 2027 ou espérez-vous qu’un candidat reprenne votre livre tel quel pour son programme ?
Ce livre est le fruit d’un travail collectif et collaboratif de près de 4 ans ayant impliqué au total une centaine de personnes que j’ai eu la chance et le plaisir d’animer et de coordonner. Afin de porter ces idées au cours des années à venir, un nouveau mouvement est en cours de création. Il s’appelle France Ambitions. L’objectif est de faire connaître ce projet de refondation du pays à tous les acteurs compatibles, à droite, mais aussi auprès de la gauche républicaine et laïque, et surtout auprès des élus de terrain dans les territoires car nous sommes persuadés que le sursaut du pays viendra de notre connexion au pays « réel » plus que des réseaux parisiens, même s’ils restent importants.
Avant l’élection présidentielle, mère des batailles électorales, il y a les élections européennes en 2024 et surtout les municipales en 2026 auxquelles nous souhaitons participer. Pour ce qui concerne 2027, nous ne voyons qu’une personne à ce stade capable de rassembler le pays sur ce projet puissant, ambitieux et pragmatique, il s’agit de David Lisnard. Mais il est encore beaucoup trop tôt pour parler de l’incarnation de ce projet. Nous nous interdisons aucun scénario. Pour l’heure, il faut labourer le terrain dès le mois de septembre pour aller à la rencontre des Français aux quatre coins du pays.
Vous proposez de changer le modèle français, modèle très étatiste. Pourtant, vous n’avez pas l’air de vouloir confier grand-chose au privé, qu’il s’agisse d’école, d’enseignement supérieur, de recherche, de santé, de culture ou même de compétences managériales, puisque vous souhaitez que l’Etat propose des formations concernant ce dernier sujet…
Excusez-moi, mais je ne suis pas d’accord. Sur la formation managériale, il ne s’agit en aucun cas de demander à l’Etat de s’en occuper directement. Il s’agit de demander, sous couvert du ministère de l’Enseignement supérieur, aux écoles de cadres publiques comme privées existantes (écoles d’ingénieurs, de commerce, masters dans les universités) de développer des formations pratiques au leadership, soit mettre de l’humain dans le management pour concilier performance et bien-être au travail. Ces acteurs seront libres de choisir les prestataires qui sont quasi-exclusivement privés comme la SAS SCYFCO (pour Saint-Cyr formation continue).
Sur le reste, nous proposons de « dégonfler » fortement l’action publique pour la rendre plus efficace tout en redonnant de l’oxygène à nos PME et du pouvoir d’achat aux Français qui n’en ont pas pour leur argent car nos services publics déclinent, voire s’effondrent, alors que nous sommes les champions du monde des prélèvements obligatoires et de la dépense publique. La mauvaise gestion de l’argent public asphyxie petit à petit le pays depuis 40 ans. A titre d’exemple, nous avions le même PIB par habitant que les Suisses en 1973 alors que les deux pays consacraient 35% de leur richesse nationale aux services publics, époque où ces derniers étaient souvent en France des références mondiales. Aujourd’hui, la Suisse est restée sur le même étiage alors que les services publics absorbent 60% de notre PIB avec une richesse par habitant 2,25 fois inférieure en France.
A titre d’exemples, nous proposons de supprimer deux des cinq échelons administratifs (conseils départementaux et intercommunalités), au moins un quart des plus de 1200 agences de l’Etat, de donner le choix aux Français entre l’assurance santé publique (l’assurance maladie) et les assureurs privés, aujourd’hui les complémentaires santé, de mettre en concurrence l’AGIRC-ARRCO comme complémentaire retraite obligatoire des salariés du privé sous couvert des branches professionnelles, etc.
Le modèle français, c’est aussi un « matraquage fiscal » important et difficilement lisible. Comment prévoyez-vous d’en sortir malgré vos propositions concernant l’augmentation de la TVA de 20 à 22% et l’augmentation de celle qui concerne les importations ?
Oui, c’est pour cela que nous proposons une baisse nette des prélèvements obligatoires de 37 Md€, à la fois sur les entreprises (en ciblant les TPE/PME et ETI, les grands groupes pouvant optimiser facilement sur les plans fiscal et social) et les ménages. L’augmentation de la TVA, qui ne se ferait qu’en cas d’inflation modérée contrairement à aujourd’hui et ne concernerait pas les produits de première nécessité (alimentation, médicaments, etc.), permet de financer notre Protection sociale sur une assiette beaucoup plus large que le seul travail, soit la consommation. Les produits importés et les 90 millions de touristes annuels en France contribueraient ainsi à financer notre Sécurité sociale, pas que les salariés français dont le pouvoir d’achat est grevé par ce mode de financement.
Le statut de la fonction publique, et plus exactement son importance, doit-il être changé ?
Le statut de la Fonction publique est un sujet, mais ce n’est pas le problème principal pour nous en sachant par ailleurs que d’ores et déjà de plus en plus d’agents publics sont recrutés par voie contractuelle. Ce n’est pas un changement de statut qui rendra la Fonction publique plus performante, mais une grande réforme de fond de l’action publique (Etat, collectivités locales et Sécurité sociale) en priorisant les moyens sur le terrain dans les cinq missions de base attendues par les citoyens : Education, Santé, Justice, Sécurité et Défense. Deux principes sous-tendent cette réforme systémique : moins d’agents dans les bureaux, plus sur le terrain et ne jamais séparer le décideur du payeur afin de responsabiliser les acteurs et rendre ainsi l’action publique plus agile, « moins de gras et plus de muscles » en somme.
Vous proposez de plafonner les allocations familiales à cinq enfants maximum pour lutter contre la polygamie et l’appel d’air à l’immigration. Cette mesure pénaliserait de nombreuses familles françaises. N’y a-t-il pas d’autres moyens plus justes de lutter contre les problèmes que vous pointez, comme la lutte contre la fraude sociale ou la fin du regroupement familial ?
L’objectif principal est de redynamiser notre démographie en berne depuis les décisions dogmatiques prises pendant le quinquennat de François Hollande, soit la baisse du quotient familial et la mise sous condition de ressources des allocations familiales. On est passé de près de 2,1 enfants par femme, seuil pour le renouvellement des générations, à 1,8. Or, remplacer le père et la mère est fondamental pour l’avenir du pays. Un pays qui vieillit, voire où il y a plus de cercueils que de landaus, est un pays condamné. La démographie est d’ailleurs une question centrale pour un sujet d’actualité que sont nos retraites. La plupart des partis politiques sont en faveur du maintien d’une retraite par répartition et aucun n’aborde vraiment cette question démographique qui est un angle mort des débats. Mais afin de limiter l’impact budgétaire de cette politique, on prévoit de limiter les allocations familiales à 5 enfants, le but n’étant pas d’avoir une forte croissance démographique, ce qui permet par ailleurs de lutter indirectement contre la polygamie et l’immigration de masse. Mais je le répète, ce n’est pas l’objectif principal de cette mesure. Il y a d’autres actions bien plus efficaces à mettre en œuvre pour contrôler les flux migratoires comme détaillées dans l’ouvrage.
L’Etat doit-il réellement se préoccuper de tous les sujets abordés dans votre livre, avec ce que cela implique de réglementation et d’interdictions ?
Comme évoqué supra, nous focalisons l’action publique sur cinq priorités : Education, Santé, Justice, Sécurité et Défense. Par ailleurs, sur ces sujets comme sur le reste, nous remettons l’Etat sur la stratégie (le « Pourquoi ? », le « Quoi ? ») et laissons aux forces vives du pays dans les territoires – entreprises, établissements scolaires, branches professionnelles, maires, etc. – le soin de mettre en œuvre les décisions (le « Comment ? »). C’est un changement complet de paradigme. Dans notre modèle, l’Etat agit peu directement. Il définit un cadre et laisse d’autres acteurs agir pour atteindre les objectifs définis nationalement et localement. Dans une société complexe qui évolue très vite, il est illusoire de tout définir dans les moindres détails à Paris. On l’a vu pendant la crise sanitaire. Au début, l’Etat a voulu tout gérer dans une logique hospitalo-centrée et ce fut un fiasco. Quand il a enfin fait confiance aux acteurs de terrain publics (maires, préfets) et privés (cliniques, médecins libéraux, entreprises), la situation s’est nettement améliorée. Le jacobinisme a eu ses vertus en France car l’Etat y a fait la nation, exception mondiale. Mais aujourd’hui, il faut passer à un girondisme moderne qui n’est ni plus ni moins que le respect du principe de subsidiarité.
Pourquoi ne pas diminuer plus drastiquement les subventions diverses, notamment agricoles, afin de réduire les dépenses publiques, le déficit, la dette et les impôts et de permettre aux Français de vivre du fruit de leur travail, et non de subventions ?
En ce qui concerne la politique agricole, elle ne pèse pas sur les Français puisque la France est la principale bénéficiaire de la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne (UE). Ce n’est donc pas une priorité. En revanche, on prévoit de supprimer l’ensemble du surcroît de réglementation nationale au regard des normes européennes, ce qui, couplé à la baissemassive des prélèvements sur les TPE/PME et ETI, permettra de redynamiser notre agriculture.
Quant aux autres subventions, qu’elles soient nationales ou locales, nous prévoyons de les limiter aux seuls organismes reconnus d’utilité publique ou sociale et aux clubs sportifs affiliés à une fédération nationale, statut revu tous les 5 ans.
4 commentaires
Pas besoin de grande théorie, ni d’écrire un livre. Sur un recto verso on note ce qui marchait bien ou très bien dans les 70 dernières années. Sur le recto verso suivant on réactualise avec la modernité technologique acquise depuis et on met en place le programme à suivre sans possibilité d’écart sauf avec l’autorisation des Assemblées (par la majorité absolue du parlement ET du sénat). Où est la gauche ou la droite là-dedans ? On s’en fout, la France renaît et c’est tout ce qui compte.
Quelques Suggestions de mesures destinées à remettre enfin la France sur le chemin de la prospérité
Inscription dans la constitution des mesures suivantes :
1- Privatisation de tout le secteur public à l’exception des fonctions régaliennes de l’état (Police, armée) ce qui permettrait de transférer, dans le secteur privé, 20 % environ des 7 millions de fonctionnaires actuels au maximum, chiffre largement suffisant et pouvant être revu à la baisse car une gestion rigoureuse doit s’imposer en priorité; le secteur privé pourra gérer ce transfert en fonction de vrais critères économiques de rentabilité, à l’inverse de l’état
2- Réduction et simplification massive du code du travail à quelques pages
3- Refonte de tous les codes avec suppression et simplification des textes
4- Liberté totale pour les chefs d’entreprises d’engager et de licencier du personnel
5- Suppression de toutes les subventions d’état versées aux Associations en tout genre
et à toutes les agences de l’état.
6- Suppression de toutes les subventions versées par l’état aux syndicats; ils ne devront compter que sur leurs seuls adhérents pour leurs cotisations
7- L’Assemblée Nationale et le sénat seront composés exclusivement de chefs d’entreprises ou d’anciens chefs d’entreprises, consultants en gestion, avec un système électoral à 100 % proportionnel. Tout fonctionnaire aura l’interdiction de se présenter.
8- Rétablissement de la souveraineté des états membres de l’union européenne et
annulation de la convention européenne des droits de l’homme (CEDH); suppression du
regroupement familial incluant le droit du sol, le droit d’asile, les allocations familiales
pour les étrangers ou la double nationalité.
Les mesures de solidarité à réserver aux nationaux; Expulsion de tous les délinquants
devenus Français et ceux étrangers, avec déchéance automatique de la nationalité.
Retrait de la France de l’union européenne; il faut simplement quitter cette Europe
inadaptée pour tous les Pays membres. Ainsi, il ne sera plus question de Schengen et
chaque Pays devra protéger ses frontières, ce qui n’empêchera pas ces dits Pays de
commercer entre eux. Il est évidemment impossible de gérer les frontières à travers
le dispositif Schengen qui est une passoire.
9- Suppression du mille-feuilles territorial afin de répondre ainsi efficacement aux besoins
de la population en réglant les problèmes directement et rapidement sur le terrain au plus
près des administrés; liberté pour les communes de se regrouper entre elles à la condition
de toujours privilégier l’économie de gestion et la baisse des impôts locaux, en liaison avec
le département en supprimant le personnel inutile et en permettant des actions de proximité, contrairement aux régions, communautés de communes, dont les coûts de gestion sont hallucinants pour les contribuables et les délais d’exécutions inacceptables (usines à gaz et doublons).
10- Ouverture à la concurrence de l’assurance maladie et vieillesse ce qui permettra de
redonner du pouvoir d’achat aux entreprises et aux particuliers par le biais du secteur
privé
11- Suppression de toutes les normes et règlementions instaurées depuis 1981
12- Les nouvelles lois éventuelles importantes (à définir) devront être approuvées par le
biais d’un référendum avec obligation d’exécution et décidées par le peuple
13- Réduction de la TVA à 10% maximum afin que l’état soit contraint de gérer comme il
convient le Pays
14- Suppression des taxes sur le tabac, l’alcool; plafonnement à 20 % de la taxe sur les
produits pétroliers; suppression des multiples taxes et surtaxes sur le gaz, l’électricité.
(Pouvoir d’achat amélioré pour les contribuables)
15- Suppression totale des droits de succession et des taxes sur les plus values immobilières
et sur les cessions d’entreprises
16- Défiscalisation à 100 % pour les particuliers employant des aides à domicile ou pour les
garde d’enfants
17- Suppression du permis à points (la Suisse n’a pas de permis à points) et du pouvoir
Administratif. Seuls les tribunaux judiciaires pourront juger les fautes commises sur la
route, s’il y a lieu.
Suppression de l’actuelle sécurité routière sous l’égide de l’état, remplacée par une
instance privée et indépendante composée d’anciens pilotes et de spécialistes de
l’automobile. Rétablissement d’un barème d’indemnité kilométrique pour les
professionnels correspondant à l’amortissement réel des véhicules, ce qui n’est plus le
cas depuis des années.
A titre d’exemple, suppression de l’agence nationale des titres sécurisés (ANTS) en
remplacement des préfectures et des mairies qui est censée délivrer les permis de
conduire, les cartes grises, les cartes d’identité, les passeports, etc .. et dont l’activité est
complètement paralysée (conséquences très grave) pour cause de technocratie
(différents entre les services et incompétence !!!!!)
Refonte totale du système judiciaire afin de faire cesser le laxisme actuel et retrouver la
sécurité dans le Pays (application réelle des lois existantes)
18- Privatisation de l’ensemble du secteur hospitalier afin d’obtenir enfin une gestion saine;
suppression de toute la paperasserie inutile qui grève l’efficacité et le coût de l’hôpital
avec du personnel administratif en surnombre; priorité absolue aux personnels
soignants et médecins
19- Interdiction pour l’état de dépasser 30 % du P.I.B. en dépenses publiques. A défaut, le
gouvernement en place et le Président de la République seront démis de leur fonction,
dès la constatation des résultats, par une structure privée, indépendante et habilitée.
20- Concernant l’euro, cette monnaie a complètement détruit le système monétaire. La France,
comme les autres Pays concernés, doivent récupérer leurs monnaies initiales.
En effet pour être compétitif, les monnaies doivent pouvoir être dévaluées ou être
réévaluées uniquement en fonction de la qualité de gestion des Pays.
Si déficits et mauvaise gestion ce qui est le cas de la France, la dévaluation s’impose ce
qui s’avère impossible avec l’euro.
La France ne peut plus être compétitive avec l’euro. Lorsque vous avez, par exemple, une
différence de compétitivité de 20 % avec l’Allemagne, c’est le simple bon sens.
La France est paralysée au niveau de ses exportations.
Par ailleurs aucun des Pays d’Europe ne dispose des mêmes règles sociales et fiscales,
sans compter les différentes langues ! dès lors l’Europe actuelle est vouée à l’échec.
21- Suppression de la cour des comptes qui ne sert à rien puisqu’elle édite des
rapports intéressants mais immédiatement remisés dans les placards.
20- Rétablissement de l’état de droit et de la séparation des pouvoirs
RAPPEL :
(Sous le Président Pompidou les dépenses publiques étaient de 30 % du P.I.B., à ce jour elles sont à presque 70 % !!! demandez à n’importe quel économiste, la faillite de la France
est certaine puisque le secteur privé ne peut supporter, à lui seul, une telle charge.
Toujours sous le Président Pompidou, la France n’avait AUCUNE dette.
A ce jour:
– Dette : 2750 Milliards d’euros
– Engagements hors bilan de l’état : 5000 Milliards
– Déficit budgétaire : 200 Milliards d’euros par an
– Déficit commercial : 100 milliards par an
Le 25 Avril 2022
Et bien d’autres mesures encore …! Merci par avance de vos suggestions qui viendront en complément.
Rappel de la vraie définition du LIBÉRALISME :
« Doctrine économique qui défend la libre entreprise, la non intervention de l’État dans le secteur économique. »
Amen
Astérix, vous voulez exterminer les parasites ? Tous les parasites et réduire la population française à ceux qui sont réellement productifs plus les enfants et les retraités ? Savez-vous que nous ne serions plus qu’environ 50 millions d’habitants !!