La presse américaine et occidentale est en ébullition depuis le début de semaine. La Cour suprême américaine voudrait revenir sur le droit à l’avortement aux États-Unis. La réalité est évidemment plus complexe qu’il n’y paraît. En premier lieu, la Cour suprême ne supprimerait pas le droit à l’avortement, elle modifierait la portée de l’arrêt Roe vs Wade de 1974. En d’autres termes, elle reconnaîtrait que ce n’est pas à un organe judiciaire de définir un droit sociétal, qui plus est, clivant pour les citoyens américains, mais que c’est aux politiques, élus par le peuple, de légaliser, encadrer et garantir cette disposition. Tout est parti d’une loi de l’Etat du Mississippi interdisant l’IVG après les 15 premières semaines de grossesse, loi qui a été jugé anticonstitutionnelle par les tribunaux « inférieurs » qui se référaient notamment à l’arrêt Roe vs Wade.
Les Démocrates crient aux attaques contre le droit des femmes mais, lorsqu’ils ont été au pouvoir, ils n’ont jamais voté un texte de loi au Congrès pour légaliser l’avortement sur tout le territoire. Pourtant, ils ont souvent eu la majorité dans les deux chambres mais ont renoncé par peur de cliver la société américaine. Ils ont préféré laisser la responsabilité à des juges non élus par le peuple pour s’éviter des déboires électoraux. Les Etats fédérés devraient donc retrouver une plus grande latitude pour fixer les délais dans lesquels une grossesse peut être interrompue. Les électeurs de ces États seront donc libres de voter pour des politiques qui y sont favorables ou non. Les Démocrates sont-ils tellement progressistes qu’ils placent l’avortement au-dessus des droits démocratiques ?
2 commentaires
Merci pour vos analyses, brèves mais qui remettent à leur vraie place, celle de la réalité, les infos du barnum médiatique devenues insupportables. Très cordialement
Ces démocraties où l’électoralisme prime sur le simple bon sens. Liberté, liberté chérie, que de crimes on commet en ton nom !!!