Au mois d’octobre, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, avait annoncé le lancement d’un « comité de dialogue avec les organismes complémentaires », censé faciliter la concertation.
Mais alors que le gouvernement doit transférer, le 1er juillet, 150 M€ de dépenses de l’Assurance maladie vers les complémentaires santé (soit 300 M€ en année pleine), le fameux comité ne s’est jamais réuni, suscitant l’ire des intéressés, d’autant plus que le détail des dépenses dont les pouvoirs publics vont se décharger n’est même pas connu de manière précise, le ministre ayant seulement évoqué la question des prothèses capillaires et des fauteuils roulants.
Ce mouvement de délestage des coûts relatifs à la santé, depuis l’Etat vers les acteurs parapublics concernés, avait pris de l’ampleur avec la réforme du 100 % santé et engendré des surcoûts pour ceux-ci évalués à 338 M€ par la Mutualité française. Mécaniquement, les mutuelles avaient augmenté leurs cotisations de 2,6 % en 2021 et 3,4 % en 2022. En 2023, la tendance ne devrait pas faiblir et la hausse moyenne est attendue à 3 %.
Alors que ce type de structure finance déjà 13 % des dépenses de santé des Français et que le déficit de l’Assurance maladie devrait atteindre 7,2 Mds€ en 2023 et 2,6 Mds€ en 2026, il semble bien que le gouvernement se soit résigné non pas à toucher aux dépenses mais à augmenter les recettes via ce procédé détourné, et ce au détriment du pouvoir d’achat de nos compatriotes.
Pourtant, d’autres solutions pourraient donner rapidement des résultats comme le remplacement de l’aide médicale d’Etat (AME), dont le coût avoisine le milliard d’euros, par une aide médicale d’urgence (AMU), que le Sénat avait intégré au projet de loi immigration mais que l’exécutif a choisi de rejeter.
7 commentaires
Transférer vers l’assurance libre et volontaire une partie des dépenses médicales n’entrant pas dans le champ des ALD me parait une solution plutôt censée et libérale, rendant de l’autonomie et de la responsabilité aux assurés. L’assurance santé obligatoire et universelle devrait se cantonner aux affections type ALD et son exercice ouvert à tous les assureurs sur la base de ce cahier des charges obligatoire, mettant fin au monopole sécu. Dans ce système, rien n’interdit d’aider les plus démunis à souscrire leur assurance santé auprès de l’assureur de leur choix via une aide (financée par l’impôt) conditionnée à leurs revenus.
Voici la preuve du gauchisme de notre pouvoir actuel !!
Mais enfin, tout est fait pour taxer, taxer encore, et détourner les fonds des français !!? mais ils sont contant les français, sinon ils auraient déjà placé Macron et sa clique dans les plumes et le goudron…. !?
Désolé. Ils sont contents.
Oui, à quand les vraies recherches d’économies, plutôt que de continuer à reprendre d’un autre côté ce qu’on a donné par ailleurs ?
On reporte les charges sur les mutuelles, dont sur ceux qui souscrivent et paient, par contre on est toujours aussi large sur la cmu et sur l’aide médicale d’Etat pour des publics qui auront toujours tout gratuit et continuerons d’abuser. Toujours les mêmes qui trinquent
Le choix de la facilité… comme souvent pour ne pas dire toujours !