L’économie japonaise patine sous l’effet d’un carcan règlementaire et d’un capitalisme de connivence

Le Japon connaît le successeur de Fumio Kishida, qui avait démissionné au début de l’été en raison d’une impopularité record sous les effets de l’inflation et de scandales de corruption, au poste de Premier ministre, après l’élection de Shigeru Ishiba comme chef du Parti Libéral-Démocrate (PLD), la formation au pouvoir. M. Ishiba, qui en était à sa cinquième tentative, a battu l’ultra-conservatrice Sanae Takaichi,

Ce changement de Premier ministre ne devrait cependant pas avoir de conséquences majeures sur la politique actuelle du Japon. M. Ishiba, qui prendra officiellement ses fonctions de chef du gouvernement le 1er octobre, devra gérer les tensions internationales avec les très actifs voisins chinois (à l’image du récent et inédit passage d’un porte-avions chinois entre des îles japonaises auquel Tokyo a répliqué en faisant traverser pour la première fois aussi le détroit de Taïwan par l’un de ses navires de guerre) et nord-coréens et faire face aux mêmes problématiques internes d’un pays englué dans une économie stagnant depuis quasiment trois décennies. L’économie japonaise, jadis la deuxième du monde et au dynamisme impressionnant comme l’illustraient un excédent de balance des paiements spectaculaire, ou des innovations de ses grandes firmes dans l’automobile et l’électronique, patine sous l’effet d’un carcan règlementaire et d’un capitalisme de connivence.

Le nouveau Premier ministre dit souhaiter s’attaquer à des problèmes sociaux difficiles tels que les réformes politique et agricoles et les questions de sécurité nationale. Durant son mandat, le chef de gouvernement sortant a pris résolument parti pour l’Ukraine après l’invasion russe et s’est efforcé, avec le soutien des Etats-Unis, de renforcer la politique de défense japonaise face à l’affirmation de la Chine dans la région Asie-Pacifique.