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En Tunisie, plus de démocratie ni d’Etat de droit

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Les élections c’est quand même mieux quand il n’y a aucun suspense, et le plus sûr moyen pour cela est de faire invalider les candidatures adverses. En Tunisie, où le président Kais Saied, élu démocratiquement en 2019 à la surprise générale, piétine allègrement la Constitution depuis son coup de force du 25 juillet 2021, l’un des deux seuls candidats validés par l’Autorité électorale (Isie) pour l’élection présidentielle du 6 octobre en Tunisie, Ayachi Zammel, a été placé en détention provisoire. Il est soupçonné de « falsification de parrainages ». Cette décision intervient quelques jours après que trois autres candidats, considérés comme des rivaux sérieux du président sortant qui brigue un second mandat, ont été écartés. Il est très difficile d’obtenir les parrainages exigés pour la présidentielle : 10.000 signatures d’électeurs, 10 de parlementaires (réputés acquis à la cause du président) ou 40 d’élus locaux.

Ayachi Zammel a été interpellé puis placé en garde à vue. Il est donc vraisemblable que seul Zouhair Maghzaoui, un ancien député de la gauche panarabe restera en lice face au président, qui devrait donc obtenir un score digne de l’Asie centrale. Mercredi,4 septembre, neuf partis politiques et neuf ONG parmi lesquelles la Ligue Tunisienne des Droits de l’homme, ont annoncé la création d’un « Réseau tunisien de défense des droits et des libertés ». Mardi, la puissante centrale syndicale UGTT a qualifié d' »illégale » la décision de l’Isie, qui représente, à ses yeux, « une violation dangereuse de la loi ».

Le printemps arabe permettant aux peuples d’Afrique du Nord et du Proche Orient de se débarrasser de tyrans avait débuté en Tunisie, en janvier 2011, pour déboucher partout (Egypte, Yémen, Syrie, Libye) sur contre-révolutions, ou guerres civiles. Il n’en reste donc malheureusement plus rien en termes de démocratie et Etat de Droit.

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