« Dans un ordre consensuel, les décisions dont dépendent nos relations avec les autres sont, excepté en cas d’urgence, prises librement. Nos décisions sont libres lorsque chacun de nous négocie son chemin dans la vie en jouant ses cartes selon son meilleur jugement et sans contraindre autrui. Selon le libéralisme (…), une telle société n’est possible que si ses membres sont les souverains de leur propre vie – ce qui signifie qu’ils sont libres d’accorder autant que de retirer leur consentement quand ils entrent en relation (…) les uns avec les autres. Cette souveraineté individuelle n’existe que là où l’État garantit des droits, tel le droit à la vie, à l’intégrité physique et à la propriété, afin de protéger les citoyens de la violation et de la contrainte opérées par autrui, y compris celles de l’État. »
Roger Scruton, De l’urgence d’être conservateur, Paris, éditions du Toucan, 2016, p. 114.