La crise du Covid-19 secoue notre pays au point que même un prix Nobel d’économie français en vient à défendre des mesures problématiques pour… notre économie !
Au cours d’une émission sur France Inter le 17 octobre, Esther Duflo annonce vouloir « revaloriser le RSA beaucoup plus largement (…) pour les mois à venir, peut-être même l’an à venir ».
Elle propose d’augmenter massivement les aides sociales (RSA et APL) sans toutefois dire de combien. Il est pourtant essentiel dans la méthodologie d’un économiste de baser son argument sur un montant précis car le niveau d’une aide sociale a des répercussions sur beaucoup d’autres facteurs de l’économie comme la dépense publique, ou l’incitation au travail. Aucune rigueur scientifique donc dans cette idée non chiffrée, aux conséquences non évaluées. Esther Duflo suggère également d’augmenter le nombre de bénéficiaires du RSA, notamment les jeunes dès 18 ans (alors qu’il faut avoir au moins 25 ans actuellement).
L’augmentation et l’extension du RSA seraient contre-productives pour lutter contre la pauvreté.
Elle s’oppose donc au dispositif déjà mis en place par le gouvernement: une aide ponctuelle de 150 euros aux jeunes bénéficiaires des APL et aux étudiants boursiers (au total 1,1 million de personnes).
La crise du COVID-19 déstabilise l’économie française. Et dans une situation exceptionnelle, il est normal de mettre en place des mesures exceptionnelles et des aides ponctuelles afin d’aider les plus pauvres. Mais ce que veut Esther Duflo, c’est une augmentation générale des aides mensuelles. Autrement dit, la pérennisation des mesures décrétées en raison de la crise sanitaire. .. C’est arrivé plusieurs fois dans l’histoire récente du pays. Ainsi Martine Aubry avait-elle instauré une prime de Noël pour les plus démunis, présentée comme exceptionnelle en 1998, qui a dû être reconduite chaque année de peur que sa suppression ne froisse l’opinion publique.
En réalité, l’augmentation exceptionnelle du RSA présentée comme une mesure de crise par Esther Duflo pourrait très facilement se transformer en une sorte de revenu universel qui ne dit pas son nom. Ce projet n’a rien d’étonnant de sa part, elle s’est à plusieurs reprises prononcée en faveur d’un tel revenu.
Lorsque Esther Duflo déclare que « toutes les études ont montré qu’il n’y avait aucun effet décourageant sur le travail de garantir à ceux qui n’ont pas d’emploi un revenu plus important. […] Des minimas sociaux plus généreux encouragent et facilitent la reprise de l’activité », elle nie les résultats de nombre d’études prouvant le contraire.
Une des plus reconnues est celle de Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, parue en 2014, intitulée « Améliorer l’assurance chômage ». Stéphane Carcillo est professeur à Sciences Po et directeur du département Emploi et Revenus de l’OCDE. Il démontre que si les revenus issus des minimaux sociaux dépassent 70% des revenus issus du travail, la motivation pour retrouver un emploi diminue fortement. Le montant du RSA doit être calculé en fonction des autres sources de revenu potentiel. La mesure d’Esther Duflo serait con9ue pour aider plus particulièrement les jeunes, elle serait à peu près équivalente à la rémunération d’un stagiaire (559 euros contre 600). On conçoit que ces jeunes puissent ne pas se précipiter sur un emploi… Par ailleurs, une augmentation du RSA pousserait également à une augmentation du SMIC et par conséquent du coût du travail.
Le calendrier de l’Avent du confinement ?
Si le gouvernement semble avoir résisté aux pressions de ceux qui voudraient revaloriser le RSA, la décision prise le 28 octobre de reconfiner semble en revanche conforter une autre préconisation d’Esther Duflo : « confiner pour pouvoir fêter Noël ». Le gouvernement et l’économiste partagent au moins la volonté de contrôler au maximum la vie des citoyens.
Dans une tribune pour Le Monde datant du 26 septembre 2020, elle déclarait « Il faut décréter un confinement de l’Avent pour sauver Noël. (…) Décréter un confinement dans tout le territoire pour la période de l’Avent, disons du 1er au 20 décembre, en demandant aux familles de rester chez elles et de ne pas anticiper les vacances en se précipitant chez les grands-parents. »
Une prise de position qui avait à juste titre scandalisé les commerçants. Rappelons que le confinement ferait perdre 2 milliards par jour à l’économie française, selon les chiffres de l’OFCE.
Sacrifier l’économie pour sauver une fête de famille, une proposition plutôt surprenante de la part d’une économiste ! Mais surtout, on peut se poser la question : le confinement ne va-t-il pas être fatal aux deux à la fois ? A quoi ressemblera le Noël des petits commerçants qui auront perdu un mois de chiffre d’affaires ? Et celui des pauvres, encore plus pauvres ? Celui des professionnels libéraux en perte de clientèle, celui des nouveaux chômeurs … ?
Sources
https://www.franceinter.fr/economie/il-faudrait-revaloriser-le-rsa-beaucoup-plus-largement-juge-esther-duflo-nobel-d-economie
https://www.contrepoints.org/2020/09/29/381102-covid-19-bienvenue-dans-un-monde-completement-administre
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/augmenter-les-minima-sociaux-rend-il-l-insertion-des-jeunes-plus-difficile-20201021
Pierre Cahuc, Stéphane Carcillo, Améliorer l’assurance chômage, Paris, Presses de Science Po, 2014.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/26/covid-19-il-existe-une-solution-pour-eviter-les-contaminations-a-noel-decreter-un-confinement-durant-la-periode-de-l-avent_6053680_3232.html
7 commentaires
LES VRAIS CHIFFRES DU COVID
Bonjour ,
Le Grand Bluff.
Enfin de vrais chiffres ,le Covid 19, 30 fois moins dangereux que la grippe de 2017 (Office Fédéral de la statistique Neuchâtel Suisse.)
La Suisse qui ne triche pas sur les chiffres de décès a eu pour la grippe de 2017 66.971 morts (O.F.S.) et pour le coronavirus 2019 2.130 décès soit 30 fois moins .
Alors que tous les pays développés ont interdit aux médecins de soigner et ils ont interdit aussi tous les médicaments efficaces ex Plaquenil et Zithromax.
Avec l'arrivée de l'automne nous avons une nouvelle grippe qui dans la série de la médecine spectacle se nommera LA NOUVELLE VAGUE,avec un taux de 11,5% de test positif pour la France, alors que la Suède qui n'a pas confiné sa population à un taux de 3% ,l'Allemagne et le Luxembourg 1,4%.
Le but immédiat de ce marketing effréné et des décisions politiques criminelles est la ruine des économies occidentales mais certainement pas la santé des citoyens.
Je vous déconseille d'aller vous faire vacciner contre la grippe, car le vaccin contre la grippe est particulièrement dangereux cette année.( Arrêt de la vaccination en Corée du Sud et à Singapour après de nombreux décès).
Les dirigeants des pays occidentaux et leurs ministres de la santé sont au service d'une puissance étrangère,il faut les démettre de leurs fonctions.
N.B. Les tests P.C.R. provenant de Chine ont été régulièrement infectés au coronavirus (Canada, Espagne, G.B.,France etc.) Il est fortement conseillé de les tester par sondage
lors de leurs livraisons exemple pour un lot de 10.000 tests ,il faut sonder 370 tests, si nous pensons que le taux de contamination est au delà de 5% , la probabilité est ici de 95%.Si nous voulions une probabilité à 99% il y aurait lieu de sonder 622 tests PCR.
Êtes-vous sérieux ?
Donnez-nous vos sources
Merci
tout a fait d'accord avec avec Christian Roche, nous assistons à un coup d'état occidental. La France est dirigés par les traitres.
@goufio
IHU Marseille et Raoult, INSEE pour commencer, un esprit cartésien ensuite.
Pour le vaccin, je sais juste que on est 'en rupture'.
Minimum vital
La redistribution sociale universelle est un concept intéressant. Malheureusement les idéologues s'en sont emparés, proposant des prestations trop généreuses, tout en feignant d'ignorer que son introduction supposerait la suppression des innombrables et coûteuses usines à gaz des systèmes sociaux actuels.
Plus une nation est civilisée, moins elle supporte que l’un de ses citoyens puisse tomber malade ou mourir pour cause de privations. Dès que nos revenus dépassent régulièrement et substantiellement le minimum vital, nous acceptons volontiers d’en consacrer une part non négligeable pour aider, d’abord nos proches, puis un cercle de plus en plus large de nos concitoyens. La redistribution sociale est pratiquée depuis toujours. Si, dans les périodes les plus terribles, les productifs n’avaient pas partagé avec les personnes hors d’état de produire (enfants, invalides, malades, « personnes âgées, etc.), l’espèce n’aurait sans doute pas survécu.
À notre époque, dans les pays développés, la redistribution sociale fait l’objet d’un large consensus, une part importante du revenu national lui est consacrée. Toutefois les systèmes existants sont complexes et inégalitaires.
L’ensemble des sommes versées par les Français au titre de la solidarité est déjà suffisant pour accorder le minimum vital à tous, enfants compris :
Les prestations sociales distribuées par le système français en 2002 au titre de la vieillesse, de la famille, du chômage, de la pauvreté et du logement se sont élevées à 289 milliards d’euros. Divisé par 60 millions d’habitants et par 12 mois, cela représentait 400 euros, en moyenne, par mois et par tête. À titre de référence, un revenu minimum d’insertion (RMI) avait été fixé, à l’époque, à 450 euros pour une personne seule, et 680 euros pour 2 personnes.
À ces prestations s’ajoutaient les aides sociales versées par les régions, départements et municipalités, les dons des Français aux organisations caritatives non gouvernementales (ONG), le SMIC, salaire minimal que les employeurs étaient obligés de verser à ceux de leurs employés dont la production avait une faible valeur (il y avait en France 3 millions de « smicards »).
Arithmétiquement faisable, le remplacement de la jungle actuelle des prestations sociales par un minimum vital unique supposerait aussi la suppression d’une multitude d’institutions et leur remplacement par un organisme unique de solidarité nationale à la gestion simplissime et transparente. Une véritable révolution. Tout citoyen ayant droit au versement du minimum vital, sans condition préalable, ni instruction de dossier, les formalités seraient réduites à leur plus simple expression.
Le versement du minimum vital n’étant plus interrompu en cas d’exercice (ou de reprise) d’une activité, personne ne serait plus dissuadé de travailler. Toutefois, il y a toujours des personnes qui, pour survivre, produisent avec la plus grande difficulté et qui s’arrêtent de travailler dès qu’ils perçoivent une aide suffisante. C’est inévitable et une communauté nationale doit l’accepter de bon gré. Il serait, par contre, inquiétant qu’un nombre trop important de personnes en état de travailler décide de se contenter du minimum vital et de vivre aux crochets de leurs concitoyens. La croissance du pays en serait ralentie. Cela se produirait, si, contrairement à sa vocation, le minimum vital était dimensionné trop généreusement. Comme, en sens inverse, il est indispensable que le minimum vital soit suffisant pour survivre dans un état de santé acceptable, il est important de viser juste : ni trop ni trop peu.
Nous sommes d’accord sur la nécessité d’une redistribution, et d’accord aussi sur la notion de « redistribution sociale universelle » qui simplifie la gestion de la redistribution.
Maintenant, votre question de conclusion est intéressante : Comment éviter qu’un nombre trop important de personnes en état de travailler décide de se contenter du « minimum vital » et de vivre au crochet de leurs concitoyens ? Comment viser juste : ni trop, ni trop peu ?
A mon avis, la notion de « minimum vital » fixé a priori est un piège car on fait l’impasse sur le problème de son financement.
Pour que le système soit durablement équilibré par construction, il serait préférable de parler d’ « Intéressement » et de poser les deux règles suivantes :
— 1/ Pour être bénéficiaire de la redistribution, il faut avoir contribué au moins l’année précédente, en ayant payé l’IRPP devenu l’ « impôt de redistribution nationale », un impôt à taux fixe (identique pour tous) ayant pour assiette la totalité des revenus.
— 2/ La somme que chacun recevra chaque année au titre de la redistribution sera la somme globale qui aura été collectée l’année précédente, divisée par le nombre de contributeurs.
La question du « ni trop, ni trop peu » ne se pose plus alors en termes de montant à recevoir, mais en termes de taux de prélèvement à consentir : « quel taux de prélèvement (identique pour tous) êtes-vous prêt à consentir pour financer la redistribution des revenus en vue de l’intéressement de tous à la richesse de notre pays ? ».
Voilà le point sur lequel les citoyens devront construire un consensus.
@JJNK
Je n'ai pas abordé le problème du financement pour que mon message ne soit pas trop long.
Votre proposition est intéressante mais il y a plus simple : un système d'imposition qui intègre simultanément minimum vital et impôt sur le revenu (flat tax). C'est ce que proposent en général les partisans du revenu inconditionnel. Ça semble être la bonne solution.
Vers le grand reset ?
Une question se pose, est ce que Esther Duflo fait partie du forum économique mondial qui promeut cette démarche ?