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On a failli ne jamais le savoir :

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Cela fait longtemps que la terre entière sait que nous avons les meilleurs services publics du monde. Le mercredi 18 décembre 2018, l’INSEE nous en a apporté une nouvelle et éclatante confirmation. En effet, 13 jours seulement avant la fin de cette année 2018, nos éminents statisticiens se sont fendus d’un communiqué tout à fait stupéfiant et qui institue sans doute une sorte de record : celui de la prévision de croissance la plus tardive pour une année donnée.

Tout simplement, nous venons d’apprendre, quand même le 352ème jour de l’année 2018, que la croissance nationale pour cette même année ne sera ni de 2% comme le pensait Bruxelles à fin 2017, ni de 1,7% comme annoncé par le Gouvernement en début d’année, ni de 1,6% comme « ajusté » par l’INSEE courant octobre, mais de seulement 1,5%, en raison notamment du décrochage d’un quatrième trimestre très décevant. On savait certes que l’Institut a la réputation de peaufiner ses résultats, mais c’est sans doute la première fois qu’un chiffre présenté comme une prévision portant sur 365 jours comporte pour sa dernière version une « mémoire rétrospective » de…352 jours, ne soit rien moins que 96,44%. (= 352/365) de l’année en cours. Au croisement éphémère d’un passé qui a déjà bien vécu, d’un présent fugitif et d’un futur immédiat réduit à la portion congrue, on doute que ce chiffre puisse servir utilement au pilotage financier et budgétaire de l’année 2018, à l’orée d’une période de fêtes qui privilégie – et c’est heureux – d’autres priorités que les informations financières. On reste quand même sidéré en comparant pour cette même année 2018 les 2% originels de Bruxelles au 1,5% définitif. Le citoyen peut légitimement se demander quel est le sérieux des travaux préparatoires de tous ces experts payés à prix d’or ! Et encore, attendons la suite, car nous pouvons craindre tout aussi légitimement que le 1,5% ne soit lui-même pas atteint !

Mais revenons à notre Institut: quand on sait l’importance de ses effectifs (au 31 décembre 2017, il avouait quand même employer pas moins de 5 463 personnes!), quand on connaît la manière dont il sait peser sur la mesure méticuleuse de notre pouvoir d’achat (cf. « Pouvoir d’achat: le grand mensonge » de Philippe Herlin, Eyrolles éditeur, ouvrage commenté par ailleurs par Laurent Pahpy dans notre lettre de ce jour), on ne peut qu’admirer l’audace qu’il déploie et les risques qu’il prend quand il nous baille ce même 18 décembre et cette fois sans coup férir que notre pouvoir d’achat croîtra en moyenne de 3% dés l’année prochaine. Voila une véritable prévision qui va faire plaisir au Gouvernement dans une période où les bonnes nouvelles sont plutôt rares ! Quant au citoyen il a appris depuis longtemps à déplorer que, dans la plupart de nos statistiques officielles, les années ont une fâcheuse tendance au fil des mois à finir nettement plus mal qu’elles n’ont commencé.

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1 commenter

avg 5 février 2019 - 10:28 am

INSEE et pouvoir d'achat
Limiter le pouvoir d'achat au seul salaire est effectivement une erreur. Toute augmentation de salaire entrant dans le calcul du prix des produits ou services ou… dans la dépense publique financée… par les impôts et taxes dont la France est Championne, en continuant sur cette voie, on tourne en rond. C'est ainsi que depuis des décennies l'état s'est contenté d'ajuster ses recettes à ses dépenses… avec les résultats qu'on connaît !

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